Les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse ont été placés en vigilance rouge aux feux de forêt mercredi 16 juillet, en raison d’un « risque très élevé » d’incendies. Malgré une température en baisse, le retour de vents violents avec des rafales attendues autour de 50 à 60 km/h augmente le risque de feux de forêt. Par ailleurs, Météo-France a placé six départements du Sud en vigilance orange : les Alpes-de-Haute-Provence, l’Ardèche, l’Aude, la Drôme, le Gard et l’Hérault. L’Aude et les Bouches-du-Rhône ont connu des incendies. Le feu qui a gagné Marseille a fait plusieurs dizaines de blessés légers, principalement par inhalation de fumées, et a touché près de 90 habitations, a rappelé La Croix. « La vague de chaleur qui a touché le pays du 19 juin au 4 juillet a accentué la sécheresse des sols et fragilisé la végétation », a indiqué Météo-France. Cet état de sécheresse de la végétation est qualifié de « très inhabituel pour un début de mois de juillet » par l’agence météorologique.
Avec ces risques d’incendies, les préfets ont pris des arrêtés afin d’interdire l’accès à de nombreux massifs de la région. Dans les Bouches-du-Rhône, des pompiers ont été prépositionnés autour de 30 points stratégiques. Au total, 61 casernes sont mobilisées et trois colonnes d’autres départements sont attendues en renfort. Pour jeudi 17 juillet, Météo-France prévoit également une vigilance accrue en raison du soleil, de très fortes chaleurs et du maintien d’un fort mistral sur l’ouest de la Provence. « Le danger de feu très élevé persiste en Vaucluse et Bouches-du-Rhône. Sur le Var, le vent devient modéré, le danger baisse d’un cran, mais reste élevé », ont détaillé les services météorologiques. Météo-France a répété que « le niveau de danger de la météo des feux est maximal pour les forêts de Provence, ce qui signifie que la moindre étincelle peut occasionner un incendie important ».
Le changement climatique aggrave le risque de feux de forêt
En juin 2025, l’agence météorologique avait expliqué l’impact du changement climatique sur les feux de forêt. Avec un réchauffement de 4°C prévu en 2100, « le risque de feu se généralisera à l’ensemble du pays avec une forte aggravation dans la région méditerranéenne », anticipe Météo France. La saison des feux pourrait durer jusqu’à deux mois supplémentaires dans certaines régions. Les feux de forêt sont directement liés aux conditions météorologiques comme des températures élevées, l’absence de pluie, une faible humidité, du vent, la sécheresse de la végétation. Ainsi, « le risque de feux de forêt progresse vers le nord, y compris dans des régions pas ou très peu concernées jusqu’ici. » Le changement climatique contribue à l’augmentation de ce risque, car l’élévation de la température favorise l’évapotranspiration des plantes. De plus, le changement climatique entraîne une baisse de la pluviométrie pendant les saisons à risque, ainsi que des hivers plus chauds qui favorisent les attaques de parasites. Avec un réchauffement de 4 degrés par rapport à l’ère préindustrielle, le risque de feux de forêt sera plus fort et durera plus longtemps. Dans les régions méditerranéennes, les jours de dangers très élevés seront multipliés par deux, passant de 40 actuellement pour dépasser les 80 jours en moyenne par an.