En matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout le monde n’a pas la même marge de manœuvre. Dans un rapport publié dimanche 19 novembre, Oxfam explique que les 1 % les plus riches de la planète émettent autant de gaz à effet de serre que les deux tiers des plus pauvres. Ces derniers sont pourtant 5 milliards dans le monde, chiffre l’ONG. Dans le document coécrit par Max Lawson, il est d’ailleurs précisé que “plus vous êtes riche, plus il est facile de réduire vos émissions personnelles et celles liées à vos investissements”, relate franceinfo. Une troisième automobile, partir quatre fois en vacances ou encore l’investissement dans l’industrie du ciment sont des choses dont il est possible de se passer.

Fondé sur des recherches compilées par l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI), le rapport intitulé “L’égalité climatique : une planète pour les 99 %” analyse également les émissions liées à la consommation selon différentes catégories de revenus jusqu’en 2019. Le seuil de revenu annuel permettant d’intégrer la part des 1 % les plus riches a été ajusté par pays, dans un souci de parité de pouvoir d’achat. Par exemple, aux États-Unis, la barre est de 140 000 dollars (128 000 euros), alors qu’au Kenya, quelque 40 000 dollars (36 500 euros) suffisent.

Une taxe lourde sur les investissements non écologiques

Toujours selon le rapport, en une décennie, en France, les 1 % les plus riches ont émis autant de carbone en un an que les 50 % les plus pauvres. Le document pointe plus précisément Bernard Arnault, le PDG du groupe de luxe LVMH et Français le plus riche. Il affirme que, en excluant les émissions associées à ses investissements, celui-ci a une empreinte carbone 1 270 fois supérieure à celle d’un Français moyen.

Pour Oxfam, il est impératif que “les gouvernements adoptent une politique climatique progressiste, où les personnes qui émettent le plus sont invitées à faire les plus grands sacrifices”. Sans quoi, “nous n’obtiendrons jamais de bonnes politiques dans ce domaine”. Pour mieux faire, il verrait d’un bon œil la mise en place d’une taxe pour ceux qui font plus de 10 vols par an ou une taxe sur les investissements non écologiques. Pour être utile, celle-ci devrait être plus élevée que la taxe sur les investissements écologiques.