Au gré du passé de la banque, il est possible de s’en faire une petite idée. Il convient de rappeler en effet que Goldman Sachs est La banque des fameuses « subprimes ». C’est elle qui en avait fait son fonds de commerce. C’est elle aussi qui, en raison de son retrait rapide de ces prêts immobiliers à risque, a précipité un grand nombre de ses clients, banques principalement, dans la faillite, provoquant ainsi une chute en dominos, dont l’Europe parvient tout juste à se relever dix ans après… Cette crise a certes profité à la banque elle-même puisqu’elle lui a permis de se faire, au passage, 2 milliards de profits, renforçant à n’en pas douter sa puissance sur les plans national et international. Mais cette crise a surtout plongé des millions d’hommes et de femmes dans la pauvreté. C’est à cause de cette crise que des familles entières se sont retrouvées à la rue, condamnées à voir leurs biens vendus aux enchères. Là-aussi, par effet de dominos, cette crise a provoqué une baisse de la consommation, la fermeture d’entreprises et une augmentation conséquente du nombre de demandeurs d’emplois. La misère au carré en somme !

Une tentation

En Matthieu 4, le Christ est soumis à plusieurs tentations : la tentation matérialiste, celle du miracle et celle du pouvoir, qui est aussi celle de la puissance : « Le diable transporta encore Jésus sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : «Je te donnerai toutes ces choses si, tombant devant moi, tu m’adores». 10 Jésus lui dit : « Va-t’en, Satan ! Car il est écrit : ‘Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte» » (Matthieu 4,8-10). Chacune des tentations que Jésus affronte est nôtre. Ce sont les tentations de l’humanité ! Celle du pouvoir et de la puissance est liée au fait que l’homme veut être maître de sa vie. En toutes circonstances. Et puisque ce sentiment est universellement partagé, il ne faut pas hésiter à se prosterner devant qui ou quoi que ce soit. La puissance est un maître tyrannique !

Aujourd’hui, comme hier, c’est l’argent. Au nom de l’argent et du profit, il faudrait laisser faire. S’effacer, disparaître. Étrange : c’est le second sens du verbe « tomber» employé par Satan… Jésus refuse de s’effacer. Son pouvoir, sa puissance ne sont pas ceux de l’argent mais de la Parole, qu’il cite à longueur d’épreuves. Dans cette Écriture, il trouve le sens et le centre de sa vie décentré et recentré, il témoignera de l’amour de Dieu pour les autres tout au long de son ministère… Jusqu’à la croix, véritable révélation de la toute-puissance de l’amour, à l’opposé de celle prônée par le monde.