Bruno Retailleau, désormais « premier flic de France », a officiellement pris ses fonctions de ministre de l’Intérieur ce lundi 23 septembre, lors de la passation de pouvoir avec Gérald Darmanin. Au cours de son discours d’investiture place Beauvau, résidence du ministre de l’Intérieur, le ténor des Républicains a insisté sur ses « trois priorités » en tant que ministre : « rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre », a-t-il répété avec force.

« Pour vous, je ne lâcherai rien, je ne tolérerai aucune offense, aucune atteinte, bien sûr physique, mais pas plus pour les violences verbales », a affirmé Bruno Retailleau en s’adressant aux forces de l’ordre, qu’il considère comme les « boucliers » de la République. Il a également lancé une critique acerbe envers ses opposants politiques : « Honte à ceux qui distillent dans leurs discours la haine des forces de l’ordre. » Quelques instants plus tôt, Gérald Darmanin avait exprimé son départ avec « le sentiment d’avoir servi son pays du mieux possible » et adressé « ses vœux de réussite » à son successeur.

Une nomination qui fait grimacer la gauche

Nommé samedi à Beauvau, Bruno Retailleau est la figure politique majeure du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier. À la tête du groupe majoritaire, Les Républicains, au sein du Sénat depuis 2014, cet élu vendéen, adepte d’une ligne stricte sur l’immigration, la sécurité et la défense de la laïcité, n’a cessé de critiquer « le laxisme » de la macronie sur les dossiers relevant de ce ministère. Bruno Retailleau, autrefois protégé de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France et allié de l’ancien Premier ministre François Fillon, est aujourd’hui l’une des personnalités emblématiques de la droite libérale-conservatrice.

Le profil de cet opposant au mariage pour tous suscite des crispations à gauche. En plus de son opposition à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, certains rappellent ses déclarations controversées. Notamment, lors des émeutes de juin 2023, lorsqu’il attribuait les violences à « une sorte de régression vers les origines ethniques » chez les « deuxième et troisième générations » de descendants d’immigrés. Ou encore en septembre de la même année, lorsqu’il faisait référence aux « belles heures » de la colonisation française.

À Beauvau, le nouveau ministre devra faire face, comme ses prédécesseurs, à la pression des syndicats policiers. UN1TÉ a déjà demandé « le respect des engagements » envers les agents, qui ont été essentiels au succès des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024. Alliance a également souhaité que le ministre « soutienne les policiers » et « les défende » face aux accusations, tout en soulignant l’importance du budget 2025.