Dissolution, démission du président de la République… Toutes les hypothèses semblent sur la table pour tenter de surmonter la crise politique que traverse la France, et la possibilité de voir le chef de l’État nommer un Premier ministre de gauche commence à faire son chemin.. Depuis l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu, les oppositions sont sur le pied de guerre. À droite comme à gauche de l’échiquier politique, on se presse de demander au chef de l’État d’agir.

« Il faut prendre à bras le corps le cœur du problème : Le Président et sa légitimité à décider dans de telles circonstances. Il est à l’origine du chaos car il a convoqué des élections législatives anticipées dont il n’a pas voulu assumer le résultat », a affirmé Jean-Luc Mélenchon lors d’une conférence de presse lundi en fin de matinée, enjoignant Emmanuel Macron à démissionner.

Une volonté que partage Édouard Philippe, qui, contre toute attente, a demandé au président d’organiser une présidentielle anticipée. Le RN, de son côté, se contente d’appeler à la dissolution : « Nous sommes au bout du chemin, il n’y a pas de solution et il n’y en aura pas davantage demain. La farce a assez duré, les Français sont excédés », a affirmé Marine Le Pen lundi soir.

La gauche prête à assumer une cohabitation ?

Au milieu de ces appels à dissoudre ou à démissionner, le Parti socialiste s’est montré ouvert à un compromis avec le chef de l’État. Dans un communiqué publié lundi soir, le parti à la rose a en effet demandé « la nomination d’un Premier ministre issu de la gauche ou des écologistes ». Une requête que porteront à nouveau les dirigeants socialistes ce mercredi 8 octobre à l’occasion d’une rencontre avec Sébastien Lecornu dans la matinée.

Les socialistes se sont d’ores et déjà engagés à ne pas gouverner avec La France insoumise. Le PS a d’ailleurs refusé de participer à la réunion de la gauche organisée par Les Écologistes ce mercredi, à laquelle étaient conviés des cadres insoumis.

Cette hypothèse pourrait en tout cas être la dernière chance pour le chef de l’État d’éviter la dissolution, qu’il ne souhaite pas, sachant que le bloc central aurait de grandes chances d’en ressortir affaibli. En nommant une figure socialiste, Emmanuel Macron s’assurerait, bien sûr, de ne pas être censuré par le PS. Mais une telle nomination pourrait aussi convaincre les Écologistes et le Parti communiste de laisser une chance à ce Premier ministre.

S’il est peu probable d’imaginer les insoumis accepter de participer à une coalition de cette nature, une figure de centre-gauche pourrait convaincre Les Républicains de ne pas appuyer sur le bouton de la dissolution, au moins dans un premier temps. Une telle hypothèse pourrait être la seule qui permette à un gouvernement de ne pas être censuré d’office.