Les chants homophobes entonnés par de nombreux spectateurs lors du match PSG-OM au Stade de France, dimanche 24 septembre, ne sont pas une exception. Pire, la situation ne semble pas s’améliorer. “On voit bien que c’est de pire en pire et qu’il n’y a pas de sanctions. On se demande vraiment pourquoi la procédure des arrêts de matchs n’est pas appliquée”, s’interroge Julien Pontes, porte-parole de l’association Rouge Direct. Aussi, les associations donnent une nouvelle fois de la voix pour réclamer des sanctions et davantage d’implication de la part des clubs, explique Le Parisien. Mais concrètement, que font ces derniers pour faire reculer ce que certains décrivent comme une “tradition”?

Certains spectateurs ne sont pas les seuls dont les comportements posent un problème. Pour mémoire, en mai dernier, au moins cinq joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2 avaient refusé de porter un maillot affichant un arc-en-ciel lors de l’opération “Homo ou hétéro, on porte tous le même maillot”. Pour expliquer leur choix, ils avaient alors invoqué leurs “croyances” et leurs “convictions”. Selon le quotidien, sans le travail de persuasion des clubs et des staffs, la mobilisation de la Ligue de football professionnel (LFP) aurait été boycottée par davantage de footballeurs.

“Ce n’est plus tabou”

Pour Yoann Lemaire, président de Foot Ensemble, “c’est triste à dire, mais il ne faut pas croire que ça va disparaître d’un coup de baguette magique. Il y a un sentiment d’impunité, de la bêtise, un effet de groupe, de la provocation. Le sujet est pourtant très médiatisé, ce n’est plus tabou. Des travaux sont menés en interne dans les clubs, mais cela continue”. Sa structure propose des ateliers de sensibilisation dans des clubs professionnels, mais aussi leurs centres de formation. L’association intervient également dans les clubs amateurs et auprès des supporters.

Des actions insuffisantes selon le principal intéressé : “Il faut que les clubs aillent plus loin, auprès des référents supporters notamment.” Dans son viseur figure notamment le Paris Saint-Germain où les interventions se cantonnent au centre de formation. Pour le moment, Foot Ensemble n’a pas pu échanger ni avec les pros ni avec les représentants des groupes de supporters.

De nouvelles sanctions ?

Pourtant, le club parisien assure dans un communiqué qu’il condamne “toutes formes de discriminationset qu’il compte “renforcer encore son travail de prévention”. Mais selon Le Parisien, l’ampleur du phénomène est telle que des

sanctions financières voire des fermetures de tribunes ou des matchs joués à huis clos pourraient être annoncés par la commission de la discipline de la LFP. “Tant qu’il s’agit de sanctions individuelles, c’est OK pour nous, mais on se prononce contre les sanctions collectives qui visent à punir toute une tribune”, commente Kilian Valentin, porte-parole de l’Association nationale des supporters (ANS). Un avis partagé par Yoann Lemaire.