Dès les premières heures, les premières mobilisations accompagnent le lever du jour. L’Hexagone se prépare à une journée de mobilisation citoyenne dans le sillage de l’appel du mouvement “Bloquons tout”. Très tôt ce matin, la circulation a été bloquée sur le viaduc de Calix à Caen, où des objets ont été incendiés, indique l’Agence France-Presse citée par Le Monde. D’autres blocages ont eu lieu à Rennes et à Nantes, dont plusieurs ronds-points ont été occupés à la façon des gilets jaunes autrefois. Après la région parisienne, l’Ouest de la France fait figure de force mobilisatrice. La gendarmerie a recensé ce matin dix actions de blocage d’axes, notamment sur l’A10. Les manifestants tentent d’immobiliser les axes routiers du péage de Poitiers, de l’A20, de l’A1 en direction de Lille ainsi que des périphériques de Lyon, Nantes et Rennes.
À Bordeaux, la stratégie a été pensée autrement : les militants ont bloqué l’un des dépôts du réseau de tramway de la ville, avec une barricade de palettes et de poubelles. L’action a été menée dans la nuit, avant que la police ne les déloge sans heurts.
Selon Le Monde, une cinquantaine de jeunes militants “de mouvance autonome” ont bloqué un dépôt de bus dans le 18e arrondissement de Paris, avant que les forces de l’ordre n’interviennent sur les coups de 6h15. Ils sont partis en bloquant la circulation du périphérique au niveau de la porte de Clignancourt. D’autres blocages ont été constatés à la porte de Bagnolet et celle de Montreuil, ainsi que dans les lycées parisiens Sophie Germain (dans le 4e arrondissement) et Victor Hugo (dans le 3e arrondissement), selon CNEWS.
95 interpellations dans l’agglomération parisienne
En tout, ce sont cinquante et une interpellations qui ont été réalisées à Paris et aux alentours, selon la préfecture de police, à 7h30. Un chiffre grimpé à 95 interpellations à 9h30, dénombre à nouveau CNEWS.
Et la fermeté des forces de l’ordre a été réaffirmée ce matin par le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui promet une “tolérance zéro”. Pour les 80 000 gendarmes et policiers mobilisés, la consigne consiste à “ne pas tolérer de violence, de dégradation, de blocage, d’occupation des infrastructures essentielles de notre nation”. Et il n’hésite pas à pointer du doigt les responsables présumés : “les Insoumis, l’extrême gauche et l’ultra gauche” qui auraient “confisqué et détourné” cette journée de mobilisation, lâche-t-il devant les caméras de BFMTV.