Avouons-le : l’islam suscite des inquiétudes. Selon un sondage publié dans le SonntagsBlick en août 2017, quelque 38 % des Suisses se sentent menacés par les musulmans. La peur de l’islam aurait plus que doublé au cours des treize dernières années.

Terrorisme, oppression des femmes, polygamie hantent l’imaginaire d’une partie de la population. Ces peurs se doublent d’un constat quasi unanime: les imams exerçant en Suisse correspondent peu aux attentes des musulmans d’ici. Faute de moyens, la communauté musulmane ne peut former ses propres religieux et se voit contrainte de les «importer». Nombre d’entre eux arrivent sans maîtrise du français, sans connaissance de la culture et des valeurs de notre pays.

Pour accroître la confiance et la compréhension, l’Etat fait le pari de la formation. Le projet pilote de l’Université de Genève, destiné aux imams et aux enseignants d’instruction religieuse islamique a été créé à la rentrée 2017. Ce cursus d’un an n’est pas une formation à la théologie de l’islam, mais un apprentissage de la langue française et, dans un second temps, de notions de culture et de société suisses. […]