En tant que chrétien, il existe pour nous un grand inconfort à voir la liberté religieuse attaquée. Elle se trouve attaquée lorsque les lois et le débat public ne font plus de la protection des minorités religieuses une priorité, et même transforment l’impératif de protection en stigmatisation. La liberté religieuse est attaquée lorsque chacun se trouve invité à laisser sa foi au vestiaire, accrochée à son porte-manteau lorsqu’il sort de chez lui. Notre expérience de la foi est une réalité qui travaille tout notre rapport au monde dans la profondeur d’un indicible. Il serait bien malaisé de la réduire une fois pour toutes à telle ou telle pratique, attitude, croyance. Notre vision plébiscite dès lors un ordre public basé sur la reconnaissance et la participation. Autrement dit, parler de l’islam c’est évidemment parler de nous, en tant que militants religieux dans un moment où la liberté religieuse est attaquée.
Parler de l’islam c’est aussi parler de nous en tant que citoyens. Il s’agit alors d’un dialogue intérieur, avec notre histoire et notre société. […]