Après 17 jours de compétition, quelles vont être les retombées des JO 2024 pour les Franciliens ? Franceinfo explique que le village olympique, livré en février dernier, sera transformé dès 2025 en quartier. Saint-Denis comptera 2 800 nouveaux logements pouvant héberger 6 000 habitants. Deux groupes scolaires et deux crèches verront également le jour, précise le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). 1 300 autres appartements, dont 700 ont déjà été livrés, hérités du village médias, seront quant à eux situés à Dugny, également en Seine-Saint-Denis. À Saint-Ouen et à Saint-Denis, il y aura “25 % de logements sociaux”, et “30 %” sur l’île Saint-Denis“, précise Marion Le Paul, directrice générale adjointe de la Solideo, qui a livré les ouvrages olympiques.
Des équipements sportifs rénovés
Les habitants de Seine-Saint-Denis pourront aussi profiter de deux complexes sportifs neufs : le centre aquatique olympique et l’Arena de la Porte de la Chapelle. Le premier a accueilli les épreuves de plongeon, de natation artistique et de water-polo pendant la compétition. Il a coûté plus cher que prévu, mais est particulièrement bienvenu dans le département le moins bien doté de France en termes de bassins. Inaugurée en février 2024, l’Arena (en photo) est une salle d’une capacité de 9 000 places qui a accueilli les épreuves de badminton et de gymnastique rythmique. Elle a été réalisée de façon à pouvoir également accueillir d’autres événements sportifs et culturels.
Les deux gymnases attenants seront quant à eux destinés à tous les habitants du quartier, selon Paris 2024. Une vingtaine d’équipements ont en outre été rénovés dans l’ensemble de la région Île-de-France, affirme le Cojop. C’est le cas du stade Yves-du-Manoir de Colombes (Hauts-de-Seine), l’unique infrastructure qui a eu le privilège d’accueillir deux compétitions olympiques en un siècle. Autre symbole : la rénovation du Grand Palais pour accueillir les épreuves d’escrime et de taekwondo. Vieux de plus de cent ans, il reprendra ses fonctions culturelles après les Jeux. Enfin, les JO de Paris ont été l’occasion de rénover des piscines et d’y installer de nouveaux bassins, comme c’est par exemple le cas à Sevran.
Une Seine plus propre
Malgré des annulations d’entraînements et le report du triathlon masculin, les athlètes ont finalement plongé dans la Seine. Si la mairie de Paris vise une baignade ouverte à tous dès 2025, cette vieille promesse avait été formulée par Jacques Chirac lorsqu’il était maire de Paris. Une promesse devenue engagement politique, qui a nécessité des travaux colossaux engagés par la mairie de Paris, des collectivités territoriales et l’État. Le coût total de l’opération est de 1,4 milliard d’euros, dont 80 millions rien que pour la création d’un bassin de stockage des eaux de pluie pour éviter que celles-ci ne se déversent dans la Seine et la souillent. Ces ouvrages ont aussi permis de rénover des conduits et de supprimer des milliers de vieux branchements d’habitation qui se déversaient dans le fleuve. Malgré ces efforts, rien ne dit que l’objectif d’une baignade en 2025 sera atteint.
Dans son dossier de candidature de 2016, le CNOSF promettait que quatre lignes de métro seraient créées et d’autres seraient rénovées ou prolongées. Verdict : les lignes 15, 16, 17 et 18 du métro devraient être mises en service entre 2025 et fin 2026. Quant à la ligne 14, elle a été prolongée pour permettre aux visiteurs arrivés à l’aéroport d’Orly d’aller directement au Stade de France à Saint-Denis. La ligne 11 a également été allongée en juin jusqu’à Rosny-Bois-Perrier, en Seine-Saint-Denis, tout comme une partie du RER E, qui permet désormais d’aller jusqu’à Nanterre. En 2026, il devrait aller jusqu’à Mantes-la-Jolie, selon Île-de-France Mobilités (IDFM). Parallèlement, sept nouvelles stations ont été créées sur la ligne de tramway 3b, entre la Porte d’Asnières et la Porte Dauphine. Enfin, des travaux ont été réalisés pour améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap. Malgré cela, seulement 29 stations sont considérées comme entièrement ou partiellement accessibles aux usagers en fauteuil roulant, selon IDFM.
Quid de la vasque olympique ?
Par ailleurs, la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, assure qu’une partie des moyens humains engagés pour guider les voyageurs et mieux les répartir dans les wagons serait une piste envisagée dans “l’héritage des Jeux”. Ceux-ci ont d’ailleurs permis d’étendre le réseau cyclable. Quelque 400 km ont été mis en place pour permettre aux spectateurs de rejoindre à vélo les sites de la compétition. Quelque 367 km de ces pistes doivent être pérennisés, selon la préfecture de région Île-de-France, et plusieurs milliers de places de stationnement aux abords des sites olympiques resteront également en place après les Jeux.
Enfin, la vasque olympique pourrait être conservée. Emmanuel Macron réfléchit à la possibilité de la laisser en place, comme l’espère Anne Hidalgo. Une idée qui séduit également Valérie Pécresse, qui suggère de l’installer à La Villette. La maire de Paris a aussi partagé son souhait d’installer les statues des héroïnes féminines de l’histoire de France, surgies de la Seine lors de la cérémonie d’ouverture, dans le quartier de la Porte de la Chapelle. Une idée qui convient au maire du 18e arrondissement, Éric Lejoindre, qui les installerait volontiers “de part et d’autre de la rue de la Chapelle”, de la porte du même nom jusqu’à un grand rond-point transformé en place.