La 7e convention du Forum protestant a été organisée en partenariat avec l’ÉPUdF, Réforme, Foi&Vie et l’Association des Protestants du Palais.
Justice pour restaurer, punir et guérir : Éric Serfass (1) a repris en ouverture l’intitulé de la 7e convention du Forum protestant mais en commençant par la finalité la plus partagée, la peine qui punit. Et en nuançant aussitôt puisque si la peine punit bien, si « elle cause de la souffrance, provoque des dégâts, fait mal », elle s’adresse la plupart du temps à « des personnes à qui la vie procure peu d’avantages » et pour qui cette punition sera de fait relative : « Cette peine punitive ne convainc personne au tribunal. Personne ne croit que cette peine va faire bouger la trajectoire de cette personne ». Si elle ne punit pas tant que ça, la peine guérit-elle ? La réponse est d’abord négative (« La délinquance n’est pas une maladie ») mais en nuançant aussitôt puisque, les délinquants étant souvent victimes d’addictions diverses, « l’injonction de soins est constante et une proportion importante de personnes condamnées ont besoin de soins ». Enfin, « La peine restaure-t-elle ? » Pour Éric Serfass, la peine « participe à une certaine restauration », que ce soit par les soins évoqués auparavant ou par le « long, laborieux, aléatoire travail de la Justice sur la durée ».
À sa suite, Marion Wagner (2) s’attaque à la « contradiction » que recèle la définition légale de la peine que donne notre Code pénal depuis 2014 avec ses « deux fonctions cumulatives : elle réprime ET (le ET est important) elle réinsère ou insère ». Auparavant, dit-elle, « on distinguait la peine qui punit et les mesures de sûreté, dépourvues de tout but répressif » mais « l’objectif était déjà double bien avant 2014 » (par exemple avec le travail d’intérêt général qui existe depuis 1983) et la définition de 2014 est venue tenter de résumer « une réalité qui existait déjà ». Le problème avec cette nouvelle définition est que « l’incarcération demeure la peine des peines » et que si très certainement la prison réprime, elle ne réinsère absolument pas mais […]