Le dispositif EN ACT ambitionne de rompre le cercle néfaste dans lequel sont maintenues les personnes sans papiers dont certaines ne sont ni régularisables ni expulsables, privées de tout revenu ou contraintes à exercer illégalement un emploi. Pour transformer cette impasse en cercle vertueux, la FEP développe une approche fondée sur un partenariat multi-acteurs, ancrée sur les territoires. Des consensus locaux (à l’échelon d’une agglomération ou d’un département) sont établis avec l’ensemble des parties prenantes du champ de l’emploi et de l’insertion socioprofessionnelle, structurés autour de l’intérêt des acteurs concernés : structures employeuses confrontées à une pénurie de main-d’œuvre ; personnes sans papiers exprimant un besoin d’insertion à travers l’accès légal au travail ; acteurs du monde du travail et de l’insertion en lutte contre le travail irrégulier.
Une question de pertinence
La mesure d’impact présente de nombreux avantages, à commencer par la démonstration de l’efficacité et de la pertinence d’un dispositif facilitant l’insertion socioprofessionnelle de personnes sans papiers. Au-delà du suivi du nombre d’emplois pourvus et de personnes insérées professionnellement, mesurer l’impact de l’emploi sur les personnes et les entreprises qui les embauchent assoit la pertinence d’EN ACT. La mesure d’impact s’attache ainsi aux transformations durables obtenues : amélioration des conditions de vie pour les personnes, nouvelles compétences trouvées par les employeurs… Ces enjeux stratégiques sont essentiels à la démonstration du bien-fondé d’EN ACT et précieux pour convaincre les parties prenantes de l’intérêt de se mobiliser autour de l’accès légal au travail de personnes fragilisées par leur situation administrative.
Ajuster le cadre d’évaluation du dispositif, et donc la mesure d’impact, permet à tous les acteurs de s’approprier la démarche et de rendre tangibles les bénéfices qu’ils en retireront. Ainsi, mesurer la contribution apportée par le recrutement dans le maintien et le développement de l’activité d’une entreprise est un argument clé pour mobiliser d’autres structures employeuses.
Des bénéfices collatéraux
La mesure d’impact ouvre le champ de l’évaluation aux externalités positives. Au-delà des bénéfices obtenus par les personnes concernées et leurs employeurs, la FEP s’attache à évaluer l’impact des dynamiques de collaboration entre les acteurs du monde économique et du monde associatif, ou encore l’évolution de leur perception des enjeux de migration. Ce sont, pour la FEP, autant d’éléments susceptibles de convaincre de l’utilité d’une politique d’intégration digne des personnes situation d’exil.
La mesure d’impact permet enfin d’apprendre de ses erreurs ou d’identifier de potentielles externalités négatives et de les atténuer. Avec le cadre d’évaluation mis en œuvre, la FEP adapte en continu le dispositif, le fait évoluer pour prévenir d’éventuels effets indésirables, comme une concurrence entre publics éloignés de l’emploi, et s’assure que les voies de recrutement classiques ont été épuisées avant de mobiliser son dispositif.