La France et Boualem Sansal peuvent remercier l’Allemagne. L’écrivain franco-algérien, emprisonné en Algérie depuis un an, a été gracié mercredi 12 novembre et ainsi libéré de prison, notamment grâce à l’intervention du président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui a intercédé auprès du président algérien Abdelmadjid Tebboune, relève BFM TV. Il aurait évoqué des « motifs humanitaires » et le cancer dont est atteint Boualem Sansal, âgé de 81 ans. Le président de la République Emmanuel Macron a qualifié de « décisive » l’intervention de la « médiation allemande ».
Arrivé en Allemagne après sa libération, Boualem Sansal devrait arriver en France dès vendredi 14 novembre, d’après un entretien exclusif recueilli par Le Point, par le biais du journaliste et écrivain Kamel Daoud. « Bonjour la France, Boualem revient. On va gagner ! », a ainsi réagi le principal concerné qui assure aller « plutôt bien ». Et d’ajouter : « Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison. »
Quelle sera la suite pour les relations franco-algériennes ?
À la lumière du vote favorable de l’Assemblée nationale pour la résolution visant à dénoncer les accords franco-algériens, que penser de la libération de Boualem Sansal et de ce qu’elle dit des échanges entre la France et l’Algérie ? Là où Bruno Retailleau souhaitait entretenir le bras de fer, son successeur au poste de ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, cherche plutôt à tendre la main aux Algériens. Pour Brahim Oumansour, directeur de l’Observation du Maghreb et chercheur associé à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques), interviewé par BFM TV, se reposer sur l’Allemagne comme médiateur était une bonne solution, d’autant qu’elle constitue une « pratique classique ».
Du côté de l’Élysée, on espère que la libération de l’auteur octogénaire puisse permettre de « retracer le chemin d’un dialogue respectueux, calme et exigeant avec l’Algérie », d’après ce qu’aurait confié une source émanant du palais présidentiel à TF1 Info. À noter que Laurent Nuñez devrait se rendre incessamment en Algérie afin de s’entretenir notamment avec son homologue.

