La ville de Sarreguemines, en Moselle, est frappée par l’émotion suite à la mort, très probablement par suicide, de Sara, âgée de seulement neuf ans. La mère de la fillette affirme que cette dernière était victime de moqueries à l’école vis-à-vis de son poids et avait déjà évoqué un passage à l’acte.
Une proche amie de Sara a indiqué à TF1 que sept de ses camarades la harcelaient : « Ils lui disaient qu’elle était grosse, moche, conne », témoigne-t-elle. « Elle me disait tous les jours qu’elle en avait marre, qu’elle n’en pouvait plus. Je lui ai dit que ça allait s’arrêter, et ça ne s’est pas arrêté », poursuit-elle. Selon une proche de la famille, qui a souhaité rester anonyme, un signalement de harcèlement avait déjà été effectué auprès de l’établissement.
La nécessité de prévenir dès le plus jeune âge
Invitée sur l’antenne de RTL, Nora Tirane, fondatrice et directrice générale de l’association Marion La main tendue, qui lutte contre le harcèlement scolaire, a insisté sur la nécessité de prévenir contre le harcèlement dès le plus jeune âge. « Ça commence par des violences répétées dès que l’enfant entre en interaction avec les autres, et il devient vraiment perceptible à partir du CP ou du CE1 », a-t-elle affirmé, tout en précisant que la majorité des sollicitations qu’elle reçoit viennent de parents ou de grands-parents d’élèves de primaire, âgés entre huit et dix ans.
Depuis plus de dix ans, l’association milite pour adapter la politique éducative au harcèlement dès l’école primaire, intervenant dès la grande section et constatant un pic en CE2. Nora Tirane a d’ailleurs insisté sur l’importance de repérer les signes avant-coureurs, comme l’exclusion, la solitude ou le rejet du sport, car les enfants ne parlent pas directement de harcèlement.
Le rectorat s’est en tout cas engagé à mener des enquêtes en interne pour déterminer avec précision et certitude les circonstances qui ont pu amener l’élève à passer à l’acte. Des psychologues de l’Éducation nationale ont été mobilisés à partir de ce lundi 13 octobre pour échanger avec les élèves et leurs proches. Une cellule d’écoute sera opérationnelle pendant plusieurs jours.