«Je n’ai aucune idée de comment remplir mes impôts! J’ai envie d’apprendre comment faire, d’avoir un modèle!» expliquait un apprenti de 21 ans du Centre de formation professionnelle neuchâtelois au micro de Canal Alpha. Le projet pilote «Les midis de l’impôt», mené avec plusieurs partenaires, dont le Centre social protestant (CSP) de Neuchâtel, a répondu à ses attentes. «J’ai pu comprendre plein de choses», témoigne un autre étudiant. «Souvent cette démarche est perçue comme quelque chose de compliqué», observe Mélanie Müller-Rossel, codirectrice du CSP à Neuchâtel. «Or la plupart des jeunes n’ont pas conscience que ne pas remplir sa déclaration empêche d’avoir droit à certaines aides. L’Etat se fonde par exemple sur ce document pour attribuer ses subsides, c’est-à-dire la part d’assurance-maladie qu’il prend en charge!»

Culture de la consommation

C’est à partir de cette méconnaissance que peut démarrer une situation de précarité. Ou lorsqu’une bourse étudiante accordée à un jeune est rétroactivement recalculée et un remboursement demandé «parce qu’un parent a finalement obtenu une prestation d’assurance-invalidité», pointe Caroline Regamey, responsable de politique sociale et de recherche pour le CSP Vaud. Ou encore quand un jeune qui travaille à côté de ses études et perçoit un revenu complémentaire «se voit sanctionné en retour par la diminution de sa bourse étudiante», explique Bastienne Joerchel, à la tête du CSP Vaud.

La pauvreté des jeunes n’est pas due à une question de responsabilité personnelle, même si la «culture de la consommation, les paiements réalisés de plus en plus facilement et de manière dématérialisée» n’arrangent rien, constate Alain Bolle, à la tête du CSP Genève, qui observe dans son canton […]