La question est un peu provocatrice mais elle correspond au débat qu’il y a eu entre théologie catholique et théologie protestante au début de la Réforme au XVIe siècle. L’Eglise catholique est parcourue dans son histoire par des mouvements en faveur d’un idéal de pauvreté qui ont donné naissance aux Ordres mendiants comme les Franciscains ou les Dominicains qui ne vivaient que de la charité publique. Jésus et ses disciples étaient pauvres, donc le chrétien qui voudrait être fidèle à sa foi se doit lui aussi d’être pauvre. En 1328, le Pape inculpe d’hérésie deux franciscains, Guillaume d’Occam et Michèle de Césène, qui affirment que l’argent empêche de suivre Jésus et que le prélat lui-même se devait d’être pauvre.
Le pauvre est figure du Christ, que l’on peut ainsi approcher par le don, ce don qui va être en quelque sorte comptabilisé pour le salut de l’âme. L’indigent est une figure essentielle du catholicisme médiéval car il donne à l’économie du don sa […]