Sondes, tamis, béchers, tests… Déborah Suter prépare son matériel. Cet été, cette étudiante aubonnoise en agronomie s’envolera pour Lomé, capitale du Togo, afin de mener des analyses culturales. À quelques semaines du départ, cette étudiante de la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA) n’a pas encore la liste complète des outils dont elle disposera sur place. Mais pas de quoi affoler cette chercheuse débrouillarde. «Je développe aussi des méthodes de mesure sans matériel, basées sur l’observation. Rien qu’à l’œil nu, on a déjà beaucoup d’informations: enracinement de la plante, porosité, qualité et vie du sol …», énumère-t-elle avec professionnalisme. La santé des sols, cruciale, lui tient particulièrement à cœur. «Combien de forêts sont rasées, leurs sols exploités puis rendus infertiles et finalement abandonnés? Il nous faut prendre soin de ce que nous avons à disposition, que ce soit la terre, la nature ou les arbres. C’est fondamental pour nous nourrir. Et ça concerne tous les humains!»

L’accueil au centre

L’attention de Déborah Suter pour l’agriculture et la nourriture est ancrée dans ses gènes, ou presque. Elle a effet grandi dans une ferme, et pas n’importe laquelle: l’emblématique Domaine de Roveray, à Aubonne, 24 hectares spécialisés dans la production fruitière, et passés en bio dès 1997. Mais Déborah Suter s’excuse presque de son manque de connaissances en la matière. «J’ai fait quelques marchés et donné des coups de main l’été, mais on n’a pas à proprement parler été forcés de travailler à la ferme. Et à table, on discutait peu de techniques de cultures!»

Et pour cause: outre ses trois sœurs, sa famille recueille régulièrement plusieurs enfants placés. «J’ai trois frères et sœurs […]