« Cette nuit, une page d’histoire à l’Assemblée nationale ». Jeudi 27 novembre, la France Insoumise peut se targuer d’une victoire notable pour les salariés, rapporte BFMTV. L’Assemblée nationale a en effet adopté une loi visant à nationaliser le groupe ArcelorMittal contre l’avis du gouvernement. L’exécutif arguait que la bataille devait se jouer à Bruxelles au niveau européen. De son côté, le parti de gauche se félicite d’une réussite pour « les salarié·es, pour la souveraineté industrielle de la France, et pour la bifurcation écologique ! » De son côté, le ministre de l’Économie Roland Lescure a dénoncé « une réponse populiste à un problème structurel », rapporte Le Figaro.
« ArcelorMittal est nationalisé ! »
Pour le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon : « Cette nuit, une page d’histoire à l’Assemblée nationale. ArcelorMittal est nationalisé ! Pour la 1ère fois depuis 1982, une nationalisation en France. LFI et la CGT du Nord ont mené la main dans la main le combat décisif. Modèle de jonction dans la lutte d’une convergence », a-t-il indiqué sur ses réseaux sociaux. Au palais Bourbon, les bancs de l’hémicycle étaient à moitié pleins.
Résultat du vote : 127 parlementaires ont voté pour le texte de la FI et 41 députés s’y sont opposés. Si le vote de l’Assemblée signe une victoire d’étape, il devra être confirmé au Sénat, où la chambre haute est majoritairement à droite. Le texte risque ainsi d’être amendé. Pour l’extrême droite, qui s’est abstenue lors du vote à l’Assemblée, le Sénat « ne votera jamais votre loi », a lancé Jean-Philippe Tanguy aux députés Insoumis. La rapporteuse du texte, Aurélie Trouvé (députée LFI de Seine-Saint-Denis) a défendu sa position. Selon elle, « plus ça ira, plus on verra comme une évidence politique qu’il faut nationaliser ArcelorMittal ».
Prochaine étape : le plan acier au Parlement européen
Le texte prévoit ainsi de transférer le contrôle de la multinationale de sidérurgie sous contrôle public pour préserver ses 15 000 emplois. À l’Assemblée, les débats étaient suivis par des salariés d’Arcelor venus assister au vote. Au même moment, environ 300 personnes s’étaient réunies sur l’esplanade des Invalides pour manifester à l’appel de la CGT. Le syndicat a indiqué vouloir maintenir la pression jusqu’au 3 décembre, date à laquelle le « plan acier » sera voté au Parlement européen.
Présent pendant la manifestation syndicale à Paris, Christophe Jacquemin, délégué CGT de la métallurgie de Moselle, témoigne dans les colonnes d’Ici : « Ce sont des usines qui irriguent des bassins d’emploi énormes, qui irriguent toute une population. Il reste encore 4 000 sidérurgistes en Lorraine. Ces compétences sont particulières. On ne les apprend pas à l’école, on les apprend dans les usines. »

