Deux semaines après sa nomination, Michel Barnier a dévoilé son gouvernement le 21 septembre, intégrant des figures des Républicains comme Bruno Retailleau à l’Intérieur et Annie Genevard à l’Agriculture. Éric Ciotti a quitté Les Républicains, dénonçant un gouvernement perçu comme une « macronie » avec quelques membres LR comme alibi. Jean-Luc Mélenchon a été convoqué par la police pour des propos controversés sur Adolf Eichmann, sans poursuite à prévoir. Michel Barnier a affirmé qu’il ne souhaitait pas augmenter les impôts pour les classes moyennes, voulant faire contribuer les plus riches. Enfin, François Hollande a appelé à une motion de censure contre le gouvernement, soutenue par la gauche, mais nécessitant l’appui de l’extrême droite pour être adoptée.
La liste des ministres du gouvernement a été révélée
Le gouvernement a été dévoilé samedi 21 septembre par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. Parmi les nominations symboliques, on retrouve Bruno Retailleau comme ministre de l’Intérieur et Annie Genevard à l’Agriculture, à la Souveraineté alimentaire et à la Forêt, témoignant d’une forte représentation des Républicains dans ce gouvernement. Du côté du camp présidentiel, des ministres en poste sont maintenus, tels que Sébastien Lecornu à la Défense, Catherine Vautrin, qui devient ministre de la Cohésion des territoires, et Rachida Dati, toujours en charge de la Culture. La députée macroniste Anne Genetet, qui avait récemment critiqué l’idée de Retailleau à Beauvau, est nommée ministre de l’Éducation nationale. Didier Migaud, ancien député socialiste, est nommé ministre de la Justice, représentant de la gauche dans ce gouvernement. Enfin, Antoine Armand et Laurent Saint-Martin se voient confier respectivement les portefeuilles de l’Économie et du Budget.
Éric Ciotti quitte le parti des Républicains
Dans un entretien accordé au Figaro, Éric Ciotti a annoncé sa décision de quitter la présidence et le parti Les Républicains. Le député des Alpes-Maritimes a expliqué que cette décision était en partie motivée par la formation du gouvernement de Michel Barnier, qui inclut des personnalités des Républicains. « Je prends acte de la dissolution de l’état-major des Républicains dans la macronie. […] C’est un gouvernement macroniste, avec quelques LR comme cautions et alibis. J’avais encore des espoirs que Michel Barnier puisse imposer sa marque, mais la configuration du gouvernement prouve le contraire. Je quitte une équipe compromise », a-t-il déclaré. Éric Ciotti a également exprimé son respect pour Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l’Intérieur, tout en affirmant qu’il n’aurait « aucune véritable indépendance vis-à-vis d’Emmanuel Macron et très peu de latitude d’action ».
Jean-Luc Mélenchon auditionné par la police après une référence au nazi Adolf Eichmann
Selon Le Parisien le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé qu’il était convoqué mardi pour « répondre à une plainte pour injure » à la suite de ses propos d’avril, où il avait établi un parallèle entre le président de l’université de Lille et le nazi Adolf Eichmann. Dans un message publié dimanche sur X, il a précisé : « Mardi 24 septembre, je dois me présenter pour répondre à une plainte déposée par une ministre de Macron concernant ma réaction à une conférence interdite à Lille. » Son avocat, Me Mathieu Davy, a indiqué qu’il n’y aurait « aucune poursuite du parquet » et qu’il n’y avait « aucune appréhension de la loi pénale sur ce sujet ».
Michel Barnier refuse d’augmenter les impôts
Invité de France 2 ce dimanche 22 septembre, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a déclaré qu’il ne souhaitait pas augmenter les impôts pesant sur les classes moyennes. Il a précisé son intention de demander aux plus riches de participer à l’effort de solidarité, tout en évitant d’alourdir l’impôt pour l’ensemble des Français. « Je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur les Français qui paient déjà le plus d’impôts de tous les partenaires européens », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il n’augmenterait pas les impôts pour les personnes modestes, les travailleurs ou les classes moyennes.
François Hollande appelle à une censure « socialiste » du gouvernement
À gauche, le député de Corrèze et ancien président François Hollande a exprimé son soutien à une censure du gouvernement de Michel Barnier dès samedi soir. « Selon ce que Michel Barnier annoncera devant l’Assemblée nationale lors de son discours de politique générale, il y aura sûrement une censure à envisager », a-t-il déclaré sur TF1. Ces propos ont été réitérés ce dimanche. Toutefois, l’ex-chef de l’État a insisté pour que le Parti socialiste (PS) engage la procédure, affirmant : « Une motion de censure socialiste me semble être la meilleure solution pour rassembler le plus de parlementaires possible. » Cette position est partagée par le reste de la gauche, qui critique un gouvernement jugé trop à droite. Cependant, pour que cette motion soit adoptée, elle aura besoin des voix de l’extrême droite.