Au début de la crise sanitaire liée au Covid-19, j’avais posté ce message sur Facebook et Twitter, pressentant que ce qui allait circuler sur les réseaux sociaux allait passablement m’énerver :

Je ne suis pas épidémiologiste, je ne suis pas chercheur, je ne suis pas médecin… alors je ne partage pas les « messages urgents » et les « révélations sur ce qu’on nous cache » que je suis incapable de vérifier !!! #Abonentendeur

Et je ne regrette pas de l’avoir fait… parce que mon pressentiment s’est malheureusement confirmé. J’avoue avoir souvent pesté ou levé les yeux au ciel en voyant mes fils Facebook ou Twitter… Je me suis donc forcé à réagir très peu sur les réseaux sociaux, préférant partager ma passion pour le cinéma et les séries ou pour la musique de Bach… Mais le temps du déconfinement est venu, alors je me risque à partager quelques réflexions.

Tout le monde parle maintenant du “monde de demain”, avec ceux qui disent que plus rien ne sera comme avant et ceux qui disent que tout redeviendra exactement comme avant… Je ne suis pas très optimiste pour le monde de demain. Pas tellement à cause d’une éventuelle deuxième vague épidémique du Covid-19 mais pour toutes les conséquences économiques et sociales que la crise entraînera, et qui risque d’accentuer les inégalités et de précariser encore plus ceux qui sont déjà en situation de précarité.

Je m’interroge aussi sur les conséquences à long terme des paradoxes de la période de confinement que nous avons vécue, où il fallait rester chez soi pour sauver des vies, ne pas visiter nos aînés pour les protéger, garder nos distances avec un prochain qui est devenu un danger potentiel pour nous… Je ne suis pas sûr que nos relations sociales en ressortent indemnes, et je crains aussi que les discours qui manipulent les peurs y trouvent un terreau fertile pour leurs fruits nauséabonds.

Je reste perplexe enfin quant au rapport à la mort entretenu dans nos sociétés aujourd’hui. Le décompte quotidien du nombre de décès dûs au Covid-19, tournant en boucle sur les chaînes d’information continue, créait une sorte de fascination / répulsion face à la mort que, pourtant, nous voulons garder à distance (sauf bien-sûr les soignants qui ont dû y faire face dans des conditions souvent difficiles). Nous avons arrêté la moitié de la planète pour contrer l’épidémie, nous avons isolé les aînés de leurs proches, pour les protéger, certes, mais […]