Le rapprochement entre les deux structures protestantes est consenti. Depuis le siège de la Fondation John Bost, à La Force en Dordogne, Ensemble à pu rencontrer Guillaume de Clermont (directeur général de la Fondation depuis 2022), Olivier Suft, chargé de mission et Arnaud Bigex, directeur de la communication, pour un entretien au sujet de l’intégration du Refuge Protestant de Mazamet à la Fondation John Bost à compter de janvier 2023.
Devancer et répondre à la volonté des pouvoirs publics
Depuis plusieurs années, l’État français souhaite que les acteurs du secteur médico-social à but non lucratif se regroupent. Mais cela fait bientôt près de 10 ans que le conseil d’administration du Refuge et celui de la Fondation sont en contact et travaillent à un projet d’intégration. Les années Covid ont fait traîner ce rapprochement mais maintenant tout est prêt. Les autorités de tarification ont donné leur accord.
Les atouts en présence :
– À l’origine de sa longue histoire, le Refuge Protestant (fondé en 1850) était une clinique chirurgicale qui s’est, petit à petit, transformée et scindée en Ehpad et en « soins de suite et de réadaptation » (SSR, le « moyen séjour » d’autrefois). Aujourd ’ hui, il y a 55 places en Ehpad, 30 lits en SSR et 13 bénéficiaires du service d’aide médical à domicile pour un personnel de 66 équivalents temps plein, soit près de 100 salariés.
– La Fondation John Bost gère plus de 39 établissements, accueille plus de 1 900 personnes et emploie 2 200 professionnels. (voir encadré)
La corbeille de la mariée
« C’est un très beau cadeau », s’exclame Guillaume de Clermont. En effet, et en premier lieu, le Refuge apporte une équipe soudée et une situation financière saine. De plus le Refuge est propriétaire d’un pâté de maisons au centre-ville de Mazamet qui va pouvoir être réaménagé pour accueillir d’autres activités.
De son côté, la Fondation pourra apporter son expérience dans l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes, question de plus en plus prégnante, et les moyens d’une fondation reconnue d’utilité publique.
Des projets pour l’avenir
Le SSR est une activité nouvelle à la Fondation John Bost qui va s’appuyer sur l’expertise des équipes du Refuge pour assurer l’avenir de cette structure. Pour cela, quelques pistes à travailler :
– en développant encore plus la présence sur le territoire,
– installer un plateau technique de kinésithérapie et de balnéothérapie.
Mais chaque chose en son temps… La grande inconnue et le grand problème actuel sont de faire face à la désertification médicale. Il suffit qu’un médecin parte ou ne soit pas remplacé pour que les difficultés surgissent.
Des établissements ancrés dans la culture protestante
L’intégration est facilitée par le fait que les deux parties partagent les mêmes valeurs liées au protestantisme.
Même si la laïcité oblige à une certaine réserve, la Fondation se présente ainsi aux pouvoirs publics : Fidèle à son fondateur et attachée aux principes de laïcité de notre pays, la Fondation John Bost revendique pour chacun :
L’importance d’être entendu dans ses questions de sens
La possibilité de découvrir la dimension spirituelle de toute vie Le droit d’accéder à la spiritualité La possibilité d’être accompagné dans sa spiritualité et sa pratique religieuse
Attentif à ce que cette possibilité, ce droit, ne deviennent jamais une obligation
Une direction en mouvement
Un autre sujet fait courir beaucoup de bruits de couloir dans le milieu protestant attaché à la Fondation : la direction générale va quitter les bâtiments historiques du village de La Force pour s’installer à Bordeaux. À l’heure actuelle, il y a plus d’activités de la Fondation hors de la Dordogne, qui a déjà sa propre direction de site depuis des années. Bordeaux est une métropole bien La ville de Mazamet. desservie par les transports et le bassin d’emploi est plus large que celui du Bergeracois pour recruter des profils professionnels techniques nécessaires (comptables, informaticiens…). Les nouveaux locaux seront installés près de la gare de Bordeaux dans le quartier Europôle. Le déménagement des 60 personnes concernées est prévu pour l’été 2023.
L’intégration du Refuge à la Fondation est le dernier « chantier » en cours. Après cela, le conseil d’administration souhaite faire une pause pendant au moins cinq ans pour que les équipes et les lieux se mettent en place et que les transitions soient sereines.
Car ce qui compte avant tout, c’est le bien-être des 2 000 personnes accompagnées et soignées, tout comme celui des personnes qui y travaillent.