Le premier tour des élections législatives anticipées s’est soldé par la réélection ou la qualification pour le second tour de nombreux candidats du Rassemblement national. L’un d’eux a d’ailleurs battu Fabien Roussel, député sortant et secrétaire national du Parti communiste. François Hollande, lui, est arrivé en tête en Corrèze. Plus tôt dans la semaine, Gérard Larcher, le président du Sénat, a appelé Emmanuel Macron à “imaginer comment sortir de la crise [qu’il] a créée !”. Mercredi 26 juin, le gouvernement a, quant à lui, annoncé la dissolution du GUD et de structures d’ultradroite basées à Lyon.

Le RN aux portes du pouvoir

Élue depuis 2017 dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen a été réélue dès le premier tour avec 58 % des voix, dimanche 30 juin. “Les Français ont, sans ambiguïté, témoigné de leur volonté de tourner la page après sept ans de pouvoir méprisant et corrosif”, a-t-elle commenté, ravie d’une “marque de confiance qui nous honore et nous oblige”. “Pour autant, rien n’est gagné, le second tour est déterminant. Pour donner à Jordan Bardella une majorité absolue à l’Assemblée nationale” et qu’il “soit nommé dans huit jours Premier ministre par Emmanuel Macron, je vous invite à renouveler votre vote”, a-t-elle ajouté. D’autres cadres du RN ont aussi été élus ou se sont qualifiés pour le deuxième tour, qui aura lieu dimanche 7 juillet. Sébastien Chenu, ancien vice-président de l’Assemblée, conserve la 19e circonscription du Nord (58,35%). Jean-Philippe Tanguy (49,62%), député sortant de la 4e circonscription de la Somme, est qualifié pour le second tour. Parachutée dans la 4e circonscription de la Sarthe, la sœur de Marine Le Pen, Marie-Caroline Le Pen (39,26%), est également qualifiée pour le second tour, indique franceinfo. Des candidats LR affiliés au RN sont également arrivés en tête. C’est notamment le cas d’Éric Ciotti, président contesté des Républicains (LR), dans une triangulaire dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes (41,04%). Dans la 9e circonscription de l’Hérault, Charles-Henri Alloncle, ancien président des Jeunes avec Sarkozy et désormais RN-LR, est lui aussi en première position d’une triangulaire (36,43%).

Fabien Roussel battu

Le secrétaire national du PCF, candidat du Nouveau Front populaire, a été battu par Guillaume Florquin (RN) dans la 20e circonscription du Nord. Une véritable douche froide pour le député sortant, rappelle 20 Minutes. “Beaucoup d’entre vous vont être déçus et par les résultats nationaux et aussi les résultats dans cette circonscription où, comme dans beaucoup de circonscriptions de notre département, le candidat du Rassemblement national l’emporte dès le premier tour en réalisant 50,3 % des voix”, a commenté Fabien Roussel qui s’est dit “battu mais pas abattu”.

François Hollande en ballotage favorable 

Dans son ancien fief de la 1re circonscription de Corrèze, François Hollande est arrivé en tête avec 37,63% des suffrages, dimanche 30 juin. L’ex-président de la République espère retrouver le siège de député qu’il a occupé pendant vingt ans avant de devenir chef de l’État, indique franceinfo. Après l’annonce de sa candidature, François Hollande avait déclaré : “Si j’ai pris cette décision, c’est parce que j’ai estimé que la situation était grave, plus qu’elle ne l’a jamais été, avait justifié l’ancien patron du PS. Le danger représenté par l’extrême droite est aujourd’hui avéré. Elle n’a jamais été aussi proche du pouvoir depuis la Libération. Comment rester indifférent ?”.

Gérard Larcher prêt à voter blanc

Le président LR du Sénat a accordé une interview au Parisien, publiée le jeudi 26 juin. Expliquant avoir été prévenu du choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale en une minute et trente secondes, il déclare : “Au président d’imaginer comment sortir de la crise, c’est lui qui l’a créée !” Et d’ajouter : “Ce n’est pas sérieux de jouer avec l’avenir de la France”. Gérard Larcher, qui craint un blocage des institutions en fonction des résultats des élections législatives, explique : “Je ne hiérarchise pas entre le NFP et le RN. Ce qu’ils proposent et ce qu’ils représentent, c’est le contraire de l’intérêt du pays. Je ne peux pas admettre le chaos.” Aussi, il le dit sans détour : “À titre personnel, je ne pourrai jamais voter pour un candidat du RN ou du NFP.”

Le GUD et des structures d’ultradroite dissoutes

Le GUD (Groupe union défense) et trois autres structures d’ultradroite basées à Lyon ont été dissous mercredi 26 juin en Conseil des ministres. Hormis le GUD, syndicat étudiant d’ultradroite créé dans les années 1970 et réactivé récemment, les trois autres structures dissoutes sont le « groupement de fait » Les Remparts, et deux associations, La Traboule et Top Sport Rhône. BFM TV ajoute qu’une association islamiste, Jonas Paris, a également été dissoute mercredi.