Les débats reprendront en janvier, après une courte pause dans la bataille pour le vote du projet de loi de finances 2026. À la veille du réveillon de Noël, mardi 23 décembre, parlementaires et sénateurs se sont mis d’accord pour voter une loi spéciale afin d’assurer la continuité, à minima, de l’action de l’État pour l’année suivante. Présenté en Conseil des ministres lundi, le projet de loi a depuis été validé par les deux chambres à la suite de l’échec de la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs pour le vrai projet de loi de finances, rapporte RFI.
Pour le Premier ministre, il s’agit donc d’un semi-échec, celui-ci ayant réussi à sauver sa tête en faisant adopter le budget de la Sécurité sociale pour 2026 grâce aux députés socialistes le 16 décembre dernier. Interrogé par Boris Vallaud (PS) dans l’hémicycle au sujet de l’absence de consensus sur le projet de loi de finances, Sébastien Lecornu a évoqué « un léger décalage horaire entre l’Assemblée et le Sénat […] qu’il va nous falloir tout de même corriger dans les temps qui viennent ».
Le Premier ministre temporise
Dans la cour de Matignon, le Premier ministre a fait un point d’étape de la situation en évoquant les différents sujets sur lesquels le Sénat et l’Assemblée devront statuer en janvier : l’agriculture, les collectivités locales, le logement, les Outre-Mer, avec le référendum sur la Nouvelle-Calédonie, et la recherche. « Prendre le temps de bâtir un bon budget » n’est « pas une faiblesse », a-t-il déclaré mardi 23 décembre. « Je reste persuadé que cela est possible, si les calculs politiques sont mis de côté, le Parlement prendra ses responsabilités, le gouvernement aussi », a poursuivi Sébastien Lecornu.
Une trêve de courte durée par la loi spéciale qui devrait, selon les priorités de l’exécutif, permettre une nouvelle lecture du budget en commission des Finances dès le cinq ou le six janvier 2026. Selon le président de la commission Éric Coquerel, la nouvelle lecture devra attendre le sept ou le huit. D’après ce dernier, la loi spéciale est « instrumentalisée » par l’exécutif afin de faire « pression » sur l’Assemblée et d’« adopter au plus vite, cette fois-ci, un budget ». Le gouvernement parviendra-t-il à faire adopter son budget sans se dédire sur le fond, ni user de l’article 49:3 ? La suite en janvier.

