« Je me considère comme une ’double immigrante’! Je suis née en Pologne, mais j’ai vécu plus de vingt ans à Londres. Je suis arrivée à Genève en suivant mon mari, qui a trouvé un emploi ici.

Mes cinq premières années étaient horribles, principalement parce que je ne parlais pas le français. Cela a représenté la plus importante barrière pour m’intégrer. Je n’avais pas de travail et n’effectuais pas d’études. Genève étant une ville très internationale, j’ai trouvé qu’il était difficile de rencontrer des vrais Suisses. Ils ont leur communauté d’amis, leur famille, leurs repères, leur métier…

J’ai aussi l’impression qu’un Suisse se sent d’abord Valaisan, Genevois, Vaudois avant de se sentir Suisse.

Je ne suis pas certaine de pouvoir m’identifier à ces nuances. Même si j’ai finalement appris le français, il était plus facile d’entrer en lien avec la communauté internationale, grâce à mon métier de traductrice. C’est là que je me suis principalement fait des amis. On commence vraiment à s’intégrer quand on cesse de comparer Genève et Londres et de partir à l’étranger tous les week-ends! Puis je suis tombée enceinte.

Ma fille était inscrite à l’école de notre quartier, en français. J’avais un point d’accroche facile pour nouer la conversation et pour m’engager. Cela a joué un rôle fort. Après plus de 15 ans ici, je vais pouvoir devenir citoyenne suisse. Ce sera un pas de plus vers l’intégration, car cela me donnera le droit de voter. La politique occupe […]