C’était l’une des dernières grandes prises de parole avant le second tour des élections législatives anticipées. Jeudi 4 juillet, les représentants des grandes formations politiques du pays étaient interviewés sur France 2. Sur le plateau : Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), Raphaël Glucksmann, député européen PS-Place publique, Gabriel Attal, Premier ministre et candidat aux législatives sous la bannière Ensemble, David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes (Alpes-Maritimes) et président de l’Association des maires de France, et Clémence Guetté, députée La France insoumise (LFI) du Val-de-Marne réélue dès le premier tour des élections législatives.

Face aux caméras, ils ont répondu chacun à leur tour aux questions posées par des journalistes, des experts et des internautes. Franceinfo a ensuite pris le temps de vérifier quatre déclarations faites par les participants de l’émission “L’Événement”.

Baisse rapide de la TVA sur l’énergie

C’est une promesse de campagne faite par Jordan Bardella : faire baisser “très vite” la TVA sur l’énergie à 5,5 %. “La baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie, [dont] le carburant” ne pourra pas être appliquée aussi facilement que ne le dit le président du RN. En effet, il est illégal d’abaisser la TVA sur le carburant au-delà du taux “normal”. Celui-ci est de 15 % et a été fixé par la directive européenne de novembre 2006.

Pour espérer tenir sa promesse, le RN espère négocier avec Bruxelles, comme l’a fait la Pologne, notamment. Cette dernière a obtenu une dérogation sur fond de crise énergétique. Une dérogation définitive sur les carburants est incompatible avec la directive de 2022, qui prévoit une échéance à 2030 pour la taxation réduite des énergies fossiles. Le RN ne pourra donc tenir que la partie de sa promesse concernant le gaz et l’électricité.

L’augmentation du Smic à 1 600 euros

C’est une des mesures phares du programme économique du Nouveau Front populaire. Questionné sur l’augmentation du Smic à 1 600 euros net par mois, Raphaël Glucksmann a assuré qu’il ne s’agit “pas [d’] une mesure gauchiste”. “Cela a été fait en Espagne”, a-t-il souligné. En effet, en 2018, lors de l’arrivée au pouvoir de Pedro Sanchez, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le salaire minimum espagnol a été relevé de 54 %, rapportent Les Echos.

“Une forte poussée des mouvements d’extrême droite” en Europe

Quand est venu le tour de Gabriel Attal, celui-ci a été interrogé sur la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la montée du RN en France. Le Premier ministre a expliqué que la France n’était pas le seul pays concerné au sein de l’Union européenne. “On voit dans la plupart des pays européens une poussée forte des mouvements d’extrême droite. C’est le cas en Allemagne. C’est le cas aux Pays-Bas. C’est le cas en Italie où elle a gagné. C’est le cas au Portugal”, a-t-il répondu.

Les résultats des élections européennes du 9 juin dernier lui donnent raison. L’Allemagne et les Pays-Bas ont élu plus d’eurodéputés issus de l’extrême droite. En Italie, le nombre de députés européens d’extrême droite s’est stabilisé à un niveau élevé. Par ailleurs, la poussée de l’extrême droite se vérifie dans les résultats des élections législatives dans ces pays depuis 2010. Le Portugal est, quant à lui, le dernier pays où l’extrême droite a connu une percée historique. C’était au début de l’année 2024.

En revanche, dans certains États, l’extrême droite recule. C’est notamment le cas en Suède et en Finlande où moins d’eurodéputés ont été élus en juin dernier.

“Neuf Français sur dix” gagnent moins de 4 000 euros par mois

“Neuf Français sur dix, avec notre réforme fiscale, vont y gagner. En dessous de 4 000 euros net mensuels individuels, les gens vont payer moins de prélèvements obligatoires.” Cette annonce est celle de Clémence Guetté, députée LFI. Réélue dès le premier tour, elle est revenue sur la réforme du système d’imposition porté par le Nouveau Front populaire (NFP). Celui-ci prévoit l’introduction de 14 tranches progressives, au lieu des cinq actuelles. Si bien que, selon elle, “neuf Français sur dix (…) vont payer moins de prélèvements obligatoires”. La réforme prévoit en effet de soulager la pression sur les salariés “en dessous de 4 000 euros net” par mois. Selon les chiffres de l’Insee de 2021, hors fonction publique, 90 % des salariés gagnaient moins de 4 010 euros précisément, en équivalent temps plein.