51 % des femmes éprouvent un sentiment d’insécurité dans les transports en commun en Île-de-France. Selon une étude réalisée par l’Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST) et publiée mardi 21 octobre, cela influe sur leurs habitudes de déplacement. Quelque 300 comptages réalisés en 2019 à partir de 14 h 30 jusqu’à minuit environ dans 27 gares de RER, des trains de banlieue et des stations de métro, dont 8 d’entre elles se trouvent en zone aisée et 19 autres en zone sensible, ont permis de déterminer certaines habitudes. 

Si jusqu’en début de soirée, les transports sont fréquentés par quasiment autant de femmes que d’hommes, un déséquilibre s’installe dès 19h30. Plus la soirée avance, moins il y a de voyageuses dans les transports en commun. Ce constat est encore plus visible dans le sens banlieue-Paris, note l’étude. Vers 21h30, elles ne sont plus que 34 %, et seulement 24 % deux heures plus tard. Dans le cas des lignes traversant des zones sensibles, la proportion des femmes est encore plus faible à la nuit tombée. Et le sentiment d’insécurité est plus important à bord des RER que des métros.

Mieux dénoncer les violences

Pour que les femmes se sentent plus en sécurité dans les transports en commun, le site ma-grande-taille.com a relayé des initiatives. La première consiste à les aider à mieux s’informer pour qu’elles puissent dénoncer les comportements déplacés dont elles sont victimes ou auxquels elles assistent. Pour ce faire, elles peuvent se connecter au site arretonslesviolences.gouv.fr, qui ne se contente pas d’aborder les violences dans l’espace public.

L’application Handsaway, téléchargeable gratuitement sous Apple et Android, permet quant à elle de signaler une agression sexiste, en créant une alerte précise et géolocalisée. Un peu différente, l’application Alerte 3117 de la SNCF vous met directement en relation avec un opérateur de la plateforme. Vous pouvez également la contacter en envoyant un SMS au 31177, en fonction des types de problèmes rencontrés : « alerte sécurité », « santé et assistance », « déclarer une incivilité » ou encore « atteinte à caractère sexuel ».

Un meilleur accompagnement des victimes

Également consciente du problème, la RATP a mis en place, depuis le 1er janvier 2021, un dispositif renforcé d’accompagnement des victimes. Plus complet et plus rassurant qu’auparavant, il repose sur la formation des 6 500 agents en contact avec les usagers, afin qu’ils accueillent mieux les victimes, puissent recueillir les faits dénoncés, préviennent les services de sécurité, etc. Ils peuvent aussi proposer à la victime d’être accompagnée au commissariat ou à son domicile, rapporte Paris Match. Pour celles qui ont définitivement tourné le dos aux transports en commun, des compagnies de taxis conduits exclusivement par des femmes ont été lancées. C’est le cas de Femmeauvolant.com et Simone Drive Her à Paris et de Ladies-drivers.com sur la Côte d’Azur.