Chaque semaine, un homme parcourt 118 kilomètres de plus qu’une femme. Des déplacements qui occupent en moyenne près de 11h30 de son temps contre 9h30 pour une femme, chiffre une étude publiée par l’institut Forum Vies mobiles le mardi 28 février. Repérée par Reporterre, elle met en avant le fait que les femmes passent davantage de temps à la maison.
En revanche, les sorties de ces dernières ont généralement des objectifs utiles, comme faire les courses, accompagner les enfants à l’école ou bien encore la réalisation de tâches administratives. Ainsi, les femmes prennent en charge 75% des accompagnements des enfants et des personnes âgées, note l’étude. Elle précise aussi que les déplacements des femmes sont plus complexes de ceux des hommes qui vont souvent d’un point A à un point B.
Plus prudentes sur la route
D’autres inégalités sont mises au jour par l’étude. Seules 80% des femmes ont obtenu le permis B. Une part qui grimpe à 90% chez les hommes. Plus prudentes, elles étaient trois fois moins nombreuses que les hommes (84%) à être responsables d’accidents de la route mortels. L’étude ne s’arrête pas là. Lorsqu’elles prennent les transports en commun ou se déplacent à pied, les femmes sont encore victimes d’inégalités, par rapport aux hommes, indique Reporterre.
Le Forum Vies mobiles explique que toutes les femmes auraient subi du harcèlement sexuel dans les transports en commun au moins une fois dans leur vie. “L’espace public a été pendant très longtemps la sphère des hommes : pensé et fréquenté par eux. L’espace public est également un lieu où les normes sexistes s’affichent à travers les publicités, affiches de films, la Une de journaux qui instrumentalisent le corps des femmes et mettent en scène leur supposée hyperdisponibilité”, commente-t-il.
Sentiment d’insécurité le soir
De quoi alimenter un sentiment d’insécurité plus important le soir et dans les transports en commun. “Pour y faire face, les femmes développent une série de stratégies qui constitue une charge mentale : éviter une station de transports quitte à allonger leur trajet, veiller à leur style vestimentaire, esquiver les interactions en détournant le regard ou en paraissant absorbées par un livre, etc.”, détaille l’étude.