«100 % Jésus», lisait-on sur le bandana du footballeur brésilien Neymar qui remportait sa première médaille d’or olympique en 2016. Son collègue français Olivier Giroud a dans la peau le psaume 23 «Le Seigneur est mon berger». Quant à la sprinteuse bahreïnienne Rakia Al-Gassra, elle portait survêtement et voile au départ du 200 m des JO de Pékin. La foi s’affiche et s’assume sur le terrain, au risque de la sanction. Au verbe, les athlètes préfèrent alors le geste. Entretien avec le professeur de théologie pratique à l’Université de Lausanne Olivier Bauer.

Comment la religion s’exprime-t-elle sur le terrain du sport?

Olivier Bauer: Les gestes sont les signes les plus visibles, parce qu’ils sont communément tolérés. Parmi eux, on trouve le signe de croix catholique. Les évangéliques ferment les yeux, la tête vers le ciel et les bras écartés, leurs mains sont grandes ouvertes. Quant aux musulmans, immobiles, tête baissée, ils passent leurs mains sur le visage. Plus récemment, j’ai observé [..]