Les estomacs des détenus de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) sont bien vides depuis hier. Les prisonniers du quartier de haute sécurité ont entamé une grève de la faim depuis ce lundi 1er septembre. Dans un communiqué collectif, ils en indiquent les raisons : ils demandent de meilleures conditions de détention mais aussi de visites de leurs proches, rapporte l’AFP citée par Libération. « Entre vingt et trente détenus » ont « commencé une grève de la faim », confirme une porte-parole du ministère de la Justice.

Christine d’Arrigo, avocate de trois personnes qui y sont incarcérées, se dit inquiète quant à cette « action collective d’ampleur », rapporte Franceinfo. Les détenus ont « refusé les repas » en déposant leur nourriture devant les portes de leurs cellules.

« Nos familles paient le prix fort »

Le communiqué, signé du « super cartel de Vendin-le-Vieil » et authentifié par l’avocate de plusieurs détenus, se veut revendicatif. Les prisonniers, souhaitant rester anonymes, estiment que « (leurs) familles paient le prix fort ». Ils assurent également que le système de visites « sert avant tout à casser psychologiquement les détenus et les familles ».

En cause, selon eux : l’hygiaphone. Il s’agit d’une vitre empêchant le contact entre les détenus et leurs visiteurs alors qu’un « portique à ondes millimétriques détecte déjà tout objet interdit ». Ils déplorent également le triple grillage aux fenêtres des cellules, des horaires d’appels téléphoniques limités et l’accueil des familles par « des agents cagoulés censés impressionner ».

Rien d’illégal, selon le ministère de la Justice

Le ministère de la Justice défend qu’il n’y a rien d’illégal à cela. Entre fin juillet et début août, près de 90 détenus narcotrafiquants ont intégré ce nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil.

Selon la porte-parole du ministère de la Justice, Sacha Straub-Kahn, interrogée au micro de Franceinfo : « C’est le signe que ça fonctionne même parfaitement. La prison est étanche avec l’extérieur. (…) Ils n’ont pas été habitués à des conditions de détention. Ils ne peuvent pas continuer le trafic depuis l’intérieur. Ils sont fébriles et ils essaient à cor et à cri de trouver à peu près tous les moyens de sortir de là ». La semaine précédente, ils avaient déjà montré leur mécontentement en inondant volontairement leurs cellules. Plusieurs détenus identifiés par des caméras de surveillance seront obligés de se présenter en commission disciplinaire et le mouvement de grève de la faim pourrait gagner la presque totalité des 88 personnes incarcérées, selon une information de Franceinfo.