François Molins n’en revient pas. L’ancien procureur de Paris, désormais procureur général honoraire près de la Cour de cassation ne partage en aucun cas l’avis de Bruno Retailleau qui a affirmé que l’État de droit n’est « pas intangible, ni sacré ». « J’ai du mal à comprendre qu’on puisse tenir des discours pareils », s’est étonné François Molins, mardi 1er octobre sur France Bleu Loire Océan. Lui estime, au contraire, que « l’État de droit est consubstantiel à la démocratie parce que c’est un instrument de limitation des pouvoirs de l’État pour assurer l’exercice des libertés ». Et d’ajouter : “Bien sûr que ces déclarations sont inquiétantes !”

Le procureur général honoraire près de la Cour de cassation reprend : « Il ne peut pas y avoir de démocratie qui ne soit pas fondée sur un État de droit. » Il rappelle que Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, a souvent mis en garde contre la confusion de l’état du droit, fait pour changer et s’adapter à la société, avec l’État de droit. Celui-ci « est quelque chose de sacré ».

« Protéger les libertés fondamentales des citoyens »

À l’antenne, François Molins poursuit ainsi : « Aujourd’hui, l’État de droit est aussi fondé sur un système de valeurs auquel la France a adhéré qui est la Convention européenne des Droits de l’Homme. Il sert à garantir les droits et à protéger les libertés fondamentales des citoyens. Ça fait partie des grands textes qui fondent notre société et sur lesquels on ne peut pas revenir. Sauf à transformer totalement le régime dans lequel on vit et on ne serait plus en démocratie. »