Pour Yves Buchsenschutz, tout se passe comme si, du Grand débat national à la Convention citoyenne pour le climat, il fallait désormais, dès que se présente une question sensible, réunir des «conventions d’opportunité constituées de citoyens dits représentatifs assistés d’experts qui eux sont soigneusement sélectionnés et orientés». Tout en appelant à défendre le régime représentatif lorsqu’il est directement attaqué par les partisans d’un président américain en fin de mandat.

En pleine nuit, la semaine dernière, lors de la nuit du Capitole, notre président Emmanuel Macron a considéré comme nécessaire de faire un communiqué à la télévision devant les trois drapeaux réunis des USA, de l’Europe, et de la France (1).

L’essentiel de son message: la démocratie représentative a été bafouée cette nuit-là dans ce que l’on considérait jusqu’à maintenant comme la première démocratie du monde, sinon modèle du moins exemple. Il a non seulement condamné fermement l’irruption sauvage des partisans de Donald Trump dans le Capitole à Washington et leur comportement, mais encore affirmé que la France soutiendrait envers et contre tout l’État de droit et cette forme de gouvernement, aux États-Unis bien sûr, mais encore dans le monde en général, et en France, bien entendu. Il était clair qu’à ses yeux, l’ensemble de ses mécanismes étaient non-discutables.

Et pourtant, «en même temps», Emmanuel Macron ne s’est sorti de la crise des Gilets jaunes qu’en faisant des concessions à la démocratie directe: à l’époque, il a fait l’effort, louable à première vue, de rencontrer des Français, de parler avec eux, de les écouter, de leur répondre, sous la forme du Grand débat national (2). Pourquoi pas? Cela n’a pas complètement déminé la situation mais y a […]