Après une suspension décidée le 23 juin dernier par le gouvernement, le guichet MaPrimeRénov’ rouvrira le 30 septembre prochain, a annoncé la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, mardi 22 juillet. Ce dispositif, permettant l’attribution d’aides aux propriétaires désirant réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, verra toutefois ses critères modifiés.
Le guichet MaPrimeRénov’ sur les rénovations individuelles avait été fermé en raison d’un trop grand nombre de dossiers à traiter ainsi que de nombreux soupçons de fraudes. Selon le ministère du Logement, le stock total de dossiers à instruire était de 61 000 après la fermeture du guichet, en plus des 35 000 dossiers dont les subventions ont déjà été accordées. Résultat : le budget de 3,6 milliards d’euros sera donc dépassé pour l’année 2025. Les dépenses supplémentaires engagées au titre des dossiers déposés entre septembre et décembre 2025 devront être déplacées vers le budget 2026, « sous réserve du vote de la loi de finances », précise le ministère dans un communiqué.
Une aide destinée aux ménages très modestes en priorité
Face à ces nombreuses demandes d’aides, le nombre de dossiers acceptés sera limité à 13 000 entre le 30 septembre et la fin décembre. La priorité sera donnée aux ménages très modestes « qui sont ceux dont le pouvoir d’achat et le confort sont le plus impactés par la précarité énergétique », détaille le ministère. Le guichet pourra ensuite être ouvert aux ménages modestes, « en fonction de la dynamique de dépôt », autrement dit si le seuil maximal de dossier fixé par le gouvernement n’est pas déjà dépassé.
Autre changement : le plafond des aides sera revu. Les montants seront ainsi limités à 30 000 et 40 000 euros « selon la performance énergétique permise par les travaux », contre 70 000 euros auparavant pour un gain de quatre classes sur le DPE, indique le site du Service Public. Les aides seront également attribuées en priorité aux logements classés E, F et G tandis que le bonus de sortie de passoire énergétique (soit les classes F et G) de 10 % sera supprimé.
Un point d’honneur donné à la lutte contre la fraude
L’exécutif a profité de ce point pour annoncer ses résultats en matière de détection de fraude – autre raison pour laquelle le gouvernement avait stoppé le dispositif. À en croire les chiffres divulgués par le ministère, près de 5 000 dossiers sur la rénovation d’ampleur et 8 000 sur les monogestes ont été détectés comme frauduleux sur les 16 000 soupçonnés au départ.