Même sur un sujet comme l’antisémitisme, l’union n’est pas possible. L’annonce de la venue de Marine Le Pen (RN) et d’autres députés d’extrême droite lors de la mobilisation contre l’antisémitisme programmée dimanche embarrasse les partis de l’extrême gauche à celui de la majorité présidentielle. Mais avant même l’annonce de l’organisation par Gérard Larcher, le président du Sénat, et de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, de la “grande marche civique”, des propos jugés ambigus ont été tenus par Jean-Luc Mélenchon (LFI) sur le Hamas, rappelle BFMTV.

Dès lundi dernier, Olivier Faure (PS) a lancé l’idée d’un rassemblement via un courrier envoyé à l’ensemble des forces politiques, hormis les députés du RN. Mais son appel mobilise peu. Mercredi, dans Le Figaro, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale invitent à “une grande marche civique contre l’antisémitisme”. L’appel à “tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la République”, de l’élu Renaissance à l’élu des Républicains, est entendu. Il laisse même espérer un rassemblement transpartisan.

Condamnations pour antisémitisme

Le rendez-vous n’échappe pas à Marine Le Pen et à Jordan Bardella, qui s’empressent de confirmer leur présence. “On est là parce que c’est notre place d’élus de la Nation. Le pays fait bloc, nous aussi, comme devraient le faire tous les parlementaires”, a déclaré la députée Laure Lavalette, également porte-parole du RN. Des annonces qui ont fait dire à La France insoumise que ses élus ne défileraient pas “aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme”. Si bien que les députés LFI décident de boycotter la marche.

Les condamnations pour antisémitisme de Jean-Marie Le Pen, le cofondateur du Front national, rebaptisé Rassemblement national, n’est pas le seul point noir en cause. Et ce en dépit de son exclusion du parti par Marine Le Pen. Les députés LFI montrent également du doigt le parcours du député RN Frédéric Boccaletti. L’ex-libraire a longtemps tenu un magasin spécialisé dans les ouvrages antisémites et négationnistes.

En fin de cortège

Le malaise touche aussi la majorité présidentielle. Olivier Véran, le porte-parole du Gouvernement, a expliqué que le RN “n’avait pas sa place” à la marche contre l’antisémitisme. Le patron de Renaissance, Stéphane Séjourné, a encouragé sur X (anciennement Twitter) “à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites”.

De leurs côtés, le Parti socialiste, les communistes et les écologistes demandent la création d’“un cordon républicain”, afin de ne pas se mêler à l’extrême droite lors du cortège. L’annonce de Marine Le Pen déclarant qu’elle envisageait de fermer la marche semble avoir fait tomber une partie de la tension.

François Hollande, Nicolas Sarkozy

D’anciens présidents de la République devraient également participer à la marche. C’est le cas de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, indique franceinfo. Manuel Valls et Édouard Philippe, tous les deux ex-Premiers ministres sont aussi annoncés.