Dans notre pays qui n’en a pas vraiment la culture (si ce n’est pour ce qui est de masquer parfois … la vérité, mais nous en reparlerons), on n’a jamais autant parlé de masque que depuis la pandémie virale. Or il y a masque et masque …

Le masque pour masquer…

Depuis l’Antiquité grecque et latine, le masque est utilisé par les acteurs. Fortement expressif, il disait le personnage joué au théâtre et ses sentiments, ses émotions. Les mots personnagepersonne, viennent d’ailleurs du latin persona qui, à l’origine, désigne ce masque. Dans les cultures de l’Extrême Orient, le masque, aux traits volontiers caricaturaux, conserve encore aujourd’hui cette fonction dans le théâtre (comme le Nô japonais) ou les défilés de fêtes. En Afrique, les masques permettaient aux hommes investis d’un rôle ou d’un pouvoir particuliers d’entrer en relation avec les esprits lors de cérémonies rituelles très codifiées.

La tradition du masque grotesque de carnaval permettait à l’origine de conjurer le mal. Elle a permis plus près de nous un mélange temporaire des populations toutes couches sociales confondues, permis aussi transgressions et comportements rejetés le reste de l’année à Venise ou ailleurs.  Chacun endosse un masque ou un déguisement dont il n’a pas à assumer la fonction ou la responsabilité au-delà du temps de carnaval. Ce faux visage entraine des connotations négatives … Le mot masque vient de maska qui signifiait noir, le noir du démon, de la sorcière, du spectre même, quand ce n’est pas le masque mortuaire moulé sur le visage du défunt … Le masque est volontiers ridicule ou effrayant … mais enfants et adultes aiment à s’en servir en certaines occasions et l’ont apprivoisé pour se déguiser en Zorro, en Spiderman, en bandit … ou de manière plus colorée en personnage de Walt Disney.

Par son apparence trompeuse, le masque étonne, interroge, sème le doute … Son usage n’est pas recommandé et on a même légiféré contre tout ce qui peut masquer l’identité d’une personne, notamment le masque noir du voile islamique intégral. En France, on « vit à visage découvert » (1) !

… ou pour protéger ?

Mais tout n’est pas si simple : le joueur d’escrime, l’apiculteur, le motard, l’ouvrier soudeur, le sculpteur … portent des masques, des cagoules, des casques  sans parler du  […]