Les mots ont leur importance. Et s’il est un débat fréquent à la Mission Populaire, c’est bien celui du nom que l’on donne aux personnes que l’on accueille dans nos Fraternités…

– Des usagers ? Comme un mouchoir qui, d’avoir trop servi, serait usagé … Alors nous sommes tous usagés, « fatigués de porter nos misères humaines », usés par la vie, les casseroles que l’on traine et nos fragilités ;

– Des bénéficiaires ? Qui, d’une prestation, tirent bénéfice ? Alors nous le sommes tous et toutes, nous qui nous nous nourrissons aussi de ces relations riches, de ces rencontres exceptionnelles, de ces temps offerts et reçus ;

– Des apprenants ? Nous apprenons tout au long de notre vie. Celles et ceux qui n’apprennent plus sont-ils encore vivants ?

– Des accueillis ? Mais qui accueille et qui est accueilli, est-ce que la frontière est aussi claire, aussi visible, aussi intangible ?

On pourrait encore varier cette liste à loisir et chacun de ces mots génère un rapport spécifique à l’autre, le met dans une posture particulière. Mais, au-delà des mots, quelle réalité vit-on dans les Fraternités de la Mission Populaire ? Quelle « posture » avons-nous choisi d’adopter ? La « juste distance avec l’usager » ? Le fait de « se protéger, ne pas se laisser impacter par la situation des personnes que l’on reçoit », « juste répondre aux besoins primaires de la pyramide de Maslow » comme me disait récemment un salarié ou bien « l’accueil inconditionnel » ?

La posture de l’accueil inconditionnel

Je crois que l’intuition et même l’ADN de la Mission Populaire se situent bien dans cette posture de l’accueil inconditionnel. C’est une posture exigeante, qui, de mon point […]