Les socialistes ont déposé une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, qui est débattue à l’Assemblée nationale mardi 1er juillet. En décembre 2024, les voix du Parti socialiste avaient été décisives pour renverser le gouvernement de Michel Barnier. Les députés socialistes avaient décidé de laisser un sursis à François Bayrou, qui avait lancé un conclave sur les retraites. Mais, à l’issue des premières discussions, qui se sont achevées le 23 juin, les socialistes ont fait volte-face. Ils ont dénoncé le fait que le Premier ministre, avec ses déclarations, avait contraint « les travaux du conclave », indiquent Les Echos. Ils lui reprochent « d’avoir définitivement fermé la porte à un projet de loi donnant le dernier mot au Parlement sur tous les aspects de la réforme de 2023 », en particulier sur le départ à la retraite à 64 ans.

« Nous souhaitons que François Bayrou ne soit plus Premier ministre et qu’il y ait un véritable changement, que nous trouvions un interlocuteur à Matignon », affirme Olivier Faure, cité par le Huffington Post. Le Premier secrétaire du PS a assuré qu’il n’y aurait « plus aucune indulgence » à l’égard du Premier ministre. En réponse, François Bayrou a estimé que cette motion était une « blague ». « Ils font une censure pour montrer qu’ils sont dans l’opposition », a-t-il regretté.

Pas assez de voix à gauche pour adopter la motion de censure

Le Premier ministre s’est montré serein face à cette menace de censure puisque le Rassemblement national a affirmé qu’il ne voterait pas la motion. Ses voix sont indispensables pour qu’elle soit adoptée. En effet, à elle seule la gauche représente 192 sièges, loin des 289 requis. Le RN préfère une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale plutôt qu’une motion de censure. En effet, un an après les élections anticipées de 2024, Emmanuel Macron retrouvera le pouvoir de dissoudre l’Assemblée le 8 juillet.

De son côté, la gauche salue la motion de censure déposée par les socialistes. « Enfin, le PS revient à la raison », a indiqué Jean-Luc Mélenchon. Toutefois, les socialistes ont déposé leur propre texte et ont refusé de se joindre à l’initiative des Verts, du Parti communiste et de LFI, qui voulaient déposer une seule motion de censure pour le Nouveau Front populaire.

En plus de cette motion de censure, François Bayrou est fragilisé par les divisions du « socle commun », explique BFM TV. Il a reconnu que ses soutiens du bloc central de la droite étaient divisés sur son projet d’instaurer un mode de scrutin proportionnel aux élections législatives. Il veut soumettre un texte à ce sujet au Parlement à la fin de l’année 2025. Or, le président des Républicains, Bruno Retailleau, s’est dit opposé à une telle réforme.