À un an des élections municipales, les intentions de candidature des maires ne traduisent pas une crise des vocations, malgré une certaine réticence chez les élus des petites communes. C’est ce que révèle une enquête dévoilée ce mardi 8 avril et relayée par France Bleu. Réalisée auprès de plus de 5 000 maires, elle montre que 42 % des maires sortants envisagent de se représenter en mars 2026 un chiffre jugé conforme aux précédents scrutins. En revanche, 28 % annoncent leur intention de ne pas se représenter, tandis que 30 % demeurent indécis.
Lors des scrutins de 2014 et 2020, six maires candidats sur dix avaient été réélus. Toutefois, la volonté de se représenter en 2026 varie fortement selon la taille de la commune : seuls 37 % des maires de communes de moins de 500 habitants envisagent un nouveau mandat, contre 70 % dans celles de plus de 9 000 habitants. Cet écart met en lumière des moyens inégalement répartis, une charge administrative jugée écrasante, ainsi qu’un sentiment d’isolement plus marqué dans les petites communes, selon la synthèse de l’étude. L’âge avancé de certains élus est également cité parmi les facteurs explicatifs.
61 % affirment avoir subi des incivilités
Alors qu’un maire sur deux est aujourd’hui à la retraite, seuls 33 % des maires retraités souhaitent se représenter, contre 53 % parmi ceux encore en activité. L’état d’esprit des élus joue également un rôle clé dans leur décision : les maires se disant satisfaits de leur mandat sont presque trois fois plus nombreux à envisager une nouvelle candidature que ceux qui expriment un mal-être dans leur fonction.
Parmi les raisons extérieures invoquées par les maires qui renoncent à se représenter, le manque de moyens financiers (17 %) et la pression croissante exercée par les citoyens (15 %) figurent parmi les plus citées. Du côté des motivations personnelles, le sentiment du devoir accompli (20 %) arrive en tête, suivi de près par la surexposition face aux comportements des citoyens (19 %). Par ailleurs, 61 % des élus interrogés déclarent avoir été confrontés à des incivilités, qu’il s’agisse d’impertinences ou de comportements agressifs, un taux en recul de huit points par rapport à 2023. Les agressions physiques, quant à elles, restent stables, touchant 7 % des répondants.