Jeudi 24 avril, un élève de l’établissement scolaire privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, a poignardé quatre camarades et fait un mort. Il est entré dans le collège-lycée aux alentours de 12h30 muni de deux couteaux, dont un de chasse. Il a parcouru les étages et commis son acte de violence avant d’être maîtrisé au sol par un responsable informatique du lycée, puis interpellé par les forces de l’ordre, souligne France info.
Âgé de 16 ans et inconnu des services de police, l’élève de seconde présente “un profil dépressif”, selon la source. Quelques minutes avant de passer à l’acte, il a envoyé un manifeste intitulé ‘L’action immunitaire’ à l’ensemble des élèves de l’établissement. « On était en cours et à 12h15 on a reçu un mail de la part de l’élève en question. (…) Il s’agit d’un grand document de 13 pages », explique un lycéen de l’établissement interrogé par France 3. Dans ce texte, le jeune homme dénonce une « mondialisation qui décompose l’humain », « un écocide généralisé » ou encore « le conditionnement social totalitaire ». Devant les forces de l’ordre, il a expliqué que son manifeste ne justifiait “aucun acte, il expose uniquement des faits », précise la source.
Un élève qui parle librement d’Hitler et du 11 septembre
Après cet acte de violence délibéré, les enquêteurs cherchent à en savoir plus sur le comportement de l’adolescent. Selon plusieurs témoignages d’élèves recueillis dans la presse, il était perçu comme “timide”, “réservé” et ne parlant “pas beaucoup”. Toutefois, il lui arrivait de discuter de sujets extrémistes dans certaines conversations. Selon une de ses camarades de classe : « Il revendiquait les idéologies des nazis, de Hitler, etc. Et d’autres, il parlait de révolution, mais (…) il disait ça sur le ton de la rigolade, pour faire rire la galerie, parce que c’est peut-être rigolo pour des jeunes de 15 ans ».
Un autre témoignage recueilli par BFMTV poursuit en ce sens : « Il nous parlait de nazis, d’extrémisme, de djihadisme », confie un ami du jeune homme, “mais moi, ce qui m’a fait le plus peur, c’est quand il m’a parlé du 11-Septembre. C’est juste là où j’ai eu le plus peur. Il nous disait : ‘Ça a l’air incroyable de détourner un avion. De conduire un avion sans savoir le conduire' ».
La classe politique se saisit de l’affaire
Jeudi soir, l’élève a été placé en garde à vue, mais selon France Télévisions, il est resté prostré et mutique. Depuis, il a été libéré et placé en hôpital psychiatrique à l’issue d’une expertise médicale. BFMTV ajoute, “s’il va mieux dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines, sa garde à vue pourrait reprendre. Mais dans le cas contraire, il restera hospitalisé.” La question du discernement du jeune homme est désormais au centre de l’affaire. Si les psychiatres estiment qu’il était pleinement que sa capacité d’agir était aboli, il ne sera jamais jugé. S’ils déterminent que son discernement était altéré, il sera jugé en prenant en compte son état psychique au moment des faits, précise la source.
Du côté du gouvernement, le Premier ministre et les ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale se sont rendus sur place jeudi 24 avril pour prendre la mesure de l’attaque. François Bayrou a de son côté assuré “la volonté de bannir le port d’armes blanches dans les établissements” et de travailler sur un renforcement des contrôles à l’entrée des établissements. À ce sujet, la piste de l’installation de portiques de sécurité permettant le filtrage des personnes qui entrent et sortent d’un établissement est à l’étude. De plus, la fouille des sacs à l’entrée devrait se généraliser dans les prochaines semaines. Quant à Bruno Retailleau, il a déclaré sur X (anciennement Twitter) : “Je suis totalement effaré par cette violence. Il faut la dénoncer. Je pense qu’il y a une société à reconstruire, des repères à rebâtir, une hiérarchie à rétablir, une autorité à restaurer.” Il a également apporté son soutien aux familles des victimes et aux parents de l’élève décédé.