« À Santiago comme à Paris » chantait Renaud pour dénoncer le coup d’État de Pinochet au Chili dans sa chanson Hexagone en 1975. Cinquante ans plus tard, l’extrême droite fait son grand retour par les urnes dans le pays d’Amérique latine. À Paris, au lendemain de sa sortie de la prison de la Santé, l’ancien président Nicolas Sarkozy fait un nouveau pas à droite vers Jordan Bardella (RN). Dans les autres actualités politiques de la semaine, le budget continue son chemin parlementaire, la France se débat avec le Mercosur et la campagne municipale se poursuit à Paris.
José Antonio Kast, nouveau président d’extrême droite du Chili
Qui est José Antonio Kast, le nouveau président du Chili ? Admirateur de Pinochet et antiféministe, le candidat d’extrême droite a remporté les élections dimanche 14 décembre face à Jeannette Jara, une communiste modérée à la tête d’une coalition de gauche. Après deux échecs consécutifs, le voilà désormais à la tête du pays. Catholique, José Antonio Kast a promis d’expulser 340 000 migrants du pays. Réactionnaire, il est totalement contre la liberté d’avortement même en cas de viol et est, en toute logique, opposé au mariage entre personnes de même genre. Libéral et ultraconservateur, le désormais président incarne le virage extrême droitier d’une partie de l’Amérique latine sous le bon œil de Donald Trump et du Fonds monétaire international. D’après Le Huffington Post, qui cite des enquêtes de presse menées en 2021, le père de José Antonio Kast, né en Allemagne, aurait été membre du NSDAP, le parti nazi, avant de partir du Vieux Continent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Nicolas Sarkozy et le RN
Sorti de sa cellule de la prison de la Santé le 10 novembre dernier, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, se rapproche de plus en plus de l’extrême droite de Jordan Bardella. Dans son dernier livre, l’ancien patron de l’UMP indique refuser tout front républicain. « Le chemin de la reconstruction ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusives et sans anathèmes », écrit-il. Dans un entretien accordé à Franz-Olivier Giesbert pour Le Point, il va encore plus loin et plaide pour une vision catholique et nationaliste du pays. « La France est en danger, on piétine son identité, et ses racines judéo-chrétiennes », fait-il valoir. « La laïcité n’est pas une réponse suffisante à un Islam conquérant ». « Les évêques rasent trop souvent les murs », martèle Nicolas Sarkozy. Un plaidoyer pour l’union des droites et la fragilisation de plus en plus claire du cordon sanitaire avec le parti fondé, entre autres, par un ancien SS.
Le vote du budget ?
Loin du bruit de la politique partisane, le Premier ministre Sébastien Lecornu se démène tant bien que mal avec le vote du budget de l’État qu’il pense toujours pouvoir faire voter d’ici le 31 décembre. Lundi 15 décembre, le texte passe en effet de nouveau au Sénat pour un nouveau vote avant d’atterrir de nouveau à l’Assemblée mardi après-midi pour un ultime vote. Adopté de justesse par les députés le 9 décembre dernier, le texte prévoit entre autres la fameuse suspension de la réforme des retraites de quelques mois, considérée comme une grande victoire par le Parti socialiste. Autres mesures du budget de la Sécurité sociale : le gel des prestations sociales, un nouveau congé de naissance pour les parents, une hausse du reste à charge pour les patients chez le médecin, de nouvelles obligations vaccinales et une taxe sur les complémentaires santé, liste Le Monde.
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France et Mercosur
Face aux mobilisations des agriculteurs en France, le gouvernement demande un report des échéances de vote pour entériner l’accord de l’Union européenne avec le Mercosur. Ces dernières, étant prévues la semaine du 15 décembre, risquent de raviver la colère des agriculteurs qui sont également vent debout contre l’accord économique avec les pays d’Amérique latine. « Sur le Mercosur, le président de la République constate qu’à ce stade le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français. Les exigences françaises n’ont pas été remplies », indique une source proche du président de la République auprès du Monde.
Les municipales à Paris
La capitale pourrait-elle rester à gauche ? À Paris, une liste d’union sans LFI menée par le socialiste Emmanuel Grégoire arriverait en tête du premier tour des élections municipales selon un sondage. Soutenue par les écologistes et le Parti communiste, cette dernière remporterait 32 % des suffrages devant Rachida Dati, désormais soutenue par le Modem, qui serait à 27 %. Du côté de la liste Horizons de Pierre-Yves Bournazel, soutenue par Renaissance, on serait à 14 % de votes. L’Ifop place également la liste de Sophia Chikirou à 13 % des voix, rapporte 20 minutes. Des estimations qu’il faut tout de même prendre avec précaution, ces dernières pouvant évoluer au fur et à mesure de la dynamique électorale en campagne.

