Lors du dernier referendum, 56,7 % des Calédoniens ont voté pour le maintien du Territoire au sein de la République française. La forte participation (80 %) et le calme dans lequel il a eu lieu méritent d’être salués. Ce vote intervenait au terme d’un processus de rééquilibrage de trente ans, censé donner aux Kanak de meilleures conditions d’accès à la formation et à l’emploi.

Néanmoins la concentration de l’activité autour de Nouméa, et en Province Nord, a créé de sérieuses disparités entre les régions, les habitants des îles Loyauté devant forcément migrer pour trouver un emploi. Le coût très élevé de la vie, dû aux importations, génère de nombreuses inégalités.

Un engagement des Églises

Les loyers à Nouméa sont si élevés que des squats se sont durablement imposés dans le paysage et les mentalités. Une frontière existe entre une vie à l’occidentale et une à l’océanienne, censée être plus près de la nature et des valeurs de la culture, vie idéalisée du village d’origine délaissé. Mais qu’en pensent les enfants faisant leurs devoirs sous un mauvais éclairage? Bien qu’il existe à Nouméa une bonne université, les étudiants kanaks préfèrent poursuivre leurs études en métropole, par tranquillité et parce que les disparités entre étudiants riches et pauvres sont moins violentes.

Malgré ce contexte difficile, l’immense majorité des Calédoniens veut croire à son destin commun. L’Église protestante en Kanaky Nouvelle-Calédonie fait partie des forces vives de ce pays qui n’a pas la même tradition de laïcité que la métropole. Majoritairement kanak, elle a besoin du soutien spirituel et matériel de l’Église universelle, concrétisé via le Défap-Service protestant de mission et la Cévaa-Communauté d’Églises en mission, à travers la formation des cadres et des pasteurs. La poursuite de nos échanges dans la fraternité est donc toujours d’actualité, même le jour d’après.