Il s’inscrit dans un ensemble de convictions et d’actions qui rendent effective cette « ouverture » et nous invitent à agir pour l’inclusion concrète des enfants et des jeunes qui nous sont confiés, mais aussi des bénévoles qui s’engagent.

Après les premières activités scoutes au Royaume-Uni en 1907, c’est dans des institutions et Églises engagées dans le christianisme social qu’apparaît le scoutisme pour les jeunes garçons en France. Très vite, à l’initiative de jeunes filles, les éclaireuses s’organisent et fondent une fédération pluriconvictionnelle. Cette volonté originelle d’apporter une éducation, complémentaire à l’école et à la famille, à des enfants de toutes classes sociales demeure au cœur du projet de la grande majorité des associations de scoutisme en France.

L’autre est une force

L’ouverture à tous et toutes, explicitée dans de nombreux textes structurants de l’association, répond à une obligation réglementaire liée à notre agrément de jeunesse et d’éducation populaire, attribué dès 1945. Elle nous incite à accueillir sans discriminer. Pour autant, si l’ouverture se décrète, nous faisons le choix, parce que nous sommes éclaireuses et éclaireurs, d’aller vers l’autre et d’emprunter le chemin de l’inclusion.

En faisant vivre les enfants ensemble, nous leur permettons de comprendre que l’autre est une force et que la différence permet de grandir. Nous vivons également notre attachement au protestantisme comme un moyen d’éduquer à la liberté de conscience. Nous espérons que notre méthode scoute unioniste rend les enfants et les jeunes capables d’agir pour transformer la société afin qu’elle devienne plus démocratique et solidaire.

Les projets des équipes aînées (16 à 19 ans) sont très souvent tournés vers la solidarité et l’action sociale, dans un cadre international ou local. En partenariat avec des associations diverses, ces projets offrent aux jeunes de s’engager concrètement dans le monde.

L’inclusion nécessite des efforts

Nous affirmons dans notre projet éducatif, adopté en 2024, que « nous agissons en faveur de l’inclusion de tous et toutes en tenant compte de leurs capacités, handicaps, croyances, genre, orientation sexuelle, apparence, couleur de peau ou de leur origine sociale ». Il s’agit de belles pistes de travail mais, au-delà des mots, la réalité de l’inclusion nécessite de notre part le plus grand effort. Ces bonnes pratiques et sources de satisfaction ne doivent pas masquer ce qu’il nous reste à accomplir.

Le constat de notre dernière étude sociologique de 2017 est sans appel : les familles membres de l’association sont très majoritairement traditionnelles, urbaines, aisées, de culture protestante et de parents issus du scoutisme unioniste. Si notre association est ouverte par principe, elle peine à atteindre de nouveaux publics. Les perspectives d’évolution ne manquent pas. Plusieurs groupes de bénévoles travaillent activement à l’évaluation des freins, oppressions ou discriminations à l’œuvre, malgré nous, et à la création d’outils pédagogiques pour y remédier.

À l’heure où certains essaient d’effacer les mots « diversité » et « inclusion » pour mieux faire disparaître les efforts de solidarité qui y sont attachés, nous devons plus que jamais œuvrer ensemble pour l’éducation.