Les derniers mois de l’année scolaire ont été difficiles pour les lycéens choisissant leurs orientations. Les algorithmes de « Parcours Sup’ » ont finalement rendu leurs sentences à quelques semaines du bac : et c’est un magnifique « EN ATTENTE » pour nombre de lycéens qui s’est affiché. Nous sommes loin de la grâce offerte à tous dans le cadre d’un autre « parcours sup’ », une grâce qui, à mon sens, fait avancer avec et en confiance.

Les portes s’ouvrent ou se ferment

Car il faut bien le dire, ce nouveau système d’après bac est une sélection qui éloigne l’université de l’universel. Suivant le bac effectué et le lycée d’où sort le candidat, les portes s’ouvrent ou malheureusement se ferment. Avec « Parcours Sup’ » tel que vécu dans sa première édition, il y a un retour des inégalités et une perte de confiance pour les jeunes qui essuient un refus pour leur filière. À quelques semaines du baccalauréat, nous aurions pu espérer offrir un résultat plus constructif.

À 18 ans, c’est le moment ou jamais d’impulser un message de confiance aux jeunes, tel le Seigneur s’adressant à Samuel qui essaye de discerner le futur roi d’Israël : « Ne te laisse pas impressionner par sa mine et sa taille imposante, car je ne l’ai pas choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes; les hommes s’arrêtent aux apparences, mais moi je vois jusqu’au fond du cœur. » (1 Samuel 16, 7) Pour Dieu : discerner c’est prendre en compte l’intégralité de la personne et pas uniquement quelques données qui ne donneront qu’un résultat superficiel. Ici, c’est David, le plus jeune à qui le Seigneur va offrir son Esprit pour devenir roi.

Mieux accompagner

Il me semble que nous devrions aider ces jeunes au moment où ils expriment leurs envies à mieux les satisfaire, plutôt qu’à procéder à un écrémage qui ne peut au final que décevoir, couper des élans de vie. L’orientation est un moment à accompagner. Il faut savoir laisser se développer une part de rêves dans le cœur et la tête d’un jeune qui dessine, avec conviction, son avenir, même si celui-ci est encore flou. C’est cela lui faire confiance et le mettre en confiance pour qu’il construise son avenir.

Il me revient la règle d’or de l’Évangile de Matthieu : « Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux : c’est là la Loi et les Prophètes. » (Matthieu 7, 12). Un idéal évangélique qui aide à la construction, à la bonne relation entre les individus. Cet idéal va de pair avec la parabole du figuier qui me semble parler d’elle-même pour l’année post-bac : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n’en trouva pas. Alors il dit au vigneron : « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le donc : pourquoi occuperait-il la terre inutilement ? » Le vigneron lui répondit : « Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je creuse tout autour et que j’y mette du fumier. Peut-être produira-t-il du fruit à l’avenir ; sinon, tu le couperas ! » (Luc 13, 6-9) Voilà pour moi l’utopie évangélique de la liberté, de l’égalité et de la fraternité au moment où se joue l’orientation d’une génération en attente tout simplement de confiance.