Anne Hidalgo, maire de Paris, annonce qu’elle ne briguera pas un troisième mandat en 2026. Élue en 2014, elle succède à Bertrand Delanoë, puis réélue en 2020. Dans un entretien accordé au Monde, elle explique avoir pris cette décision depuis longtemps, soulignant que deux mandats sont suffisants pour mener à bien des réformes profondes. « Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps. Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements. Par respect pour les Parisiens, je voulais l’annoncer suffisamment tôt et à un moment qui permette de préparer une transmission sereine », déclare-t-elle.
Anne Hidalgo assure qu’elle restera maire « jusqu’au dernier jour » avec la même énergie qu’au début de son mandat. « Je souhaite que ces quinze mois soient mis à profit pour achever ce que l’on a à faire, sans ralentir la lutte contre le dérèglement climatique », déclare-t-elle. La maire sortante, âgée de 65 ans, précise également qu’elle continuera à s’engager en politique après 2026. Son second mandat aura été marqué par le succès populaire des Jeux olympiques organisés en cœur de ville l’été dernier.
La gauche divisée en 2026 ?
Anne Hidalgo espère que Rémi Féraud, président du groupe Paris en commun au Conseil de Paris et l’un de ses plus fidèles collaborateurs, lui succèdera à la tête de la ville en menant un rassemblement de toute la gauche, à l’exception de La France insoumise. Âgé de 53 ans, l’ex-maire du Xe arrondissement, qui préside actuellement le groupe majoritaire au Conseil de Paris, « a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires », selon la maire sortante. « Rémi a vocation à devenir le prochain maire de Paris. Mais ça n’est pas moi qui décide (…). Ce sera aux militants socialistes parisiens d’en décider », précise-t-elle. Elle « souhaite » également que les écologistes et les communistes se rallient à la candidature de son dauphin « dès le premier tour des municipales », tout en excluant toute alliance avec La France insoumise.
Mais le sénateur communiste, Ian Brossat, ainsi que les écologistes ont eux aussi des ambitions pour l’Hôtel de Ville de la capitale parisienne. L’ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, devenu député et avec qui elle avait connu des tensions, a annoncé sa candidature la semaine dernière, soutenu par 450 militants socialistes. Quant à Anne Hidalgo, elle réaffirme qu’elle « n’est pas du tout candidate à la présidentielle » de 2027, après avoir enregistré un score historiquement bas lors de la présidentielle de 2022 (1,74%). Après 2026, elle souhaite « aider à l’émergence d’une force sociale-démocrate et écologiste », en collaboration avec le PS, mais aussi avec l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, qui pourrait selon elle « prendre le leadership » de cette nouvelle force.