Avec l’arrivée de la dépression nommée Kirk, les rafales de vent pourraient atteindre 100 à 130 km/h et s’accompagner d’un « épisode pluvieux intense ». Il pourrait tomber l’équivalent d’un mois de pluie, annonce Météo-France. Alors qu’il y a encore quelques jours Kirk était un ouragan au milieu de l’Atlantique, celui-ci est arrivé jusqu’en France. Comme l’explique franceinfo, généralement, les ouragans tropicaux traversent l’océan Atlantique d’est en ouest. Ils partent de l’Afrique et rallient le golfe du Mexique. « Soit ces ouragans s’épuisent en rencontrant le continent ou des eaux froides, soit ils se transforment en tempête de moyenne latitude », explique Fabio d’Andrea, chercheur au laboratoire de météorologie dynamique de l’École normale supérieure. Plus rarement, les ouragans repartent dans l’autre sens, d’ouest en est. « C’est le cas de l’ouragan Kirk, qui a fait ce qu’on appelle une transition extratropicale », reprend le chercheur.
Un cyclone tropical ou ouragan se reconnaît à sa forme, une sorte de tourbillon, avec une forte dépression d’air chaud en son cœur. Kirk était l’un d’eux, au départ. Devenu tempête, il s’accompagne désormais d’air froid. « On prévoit des vitesses de vent de 100 à 130 km/h, ce qui est très fort, et des pluies importantes. Mais l’épisode Kirk ne revêtira pas de caractère extraordinaire », rassure le spécialiste. Ce dernier rappelle que les ouragans tropicaux, dans leur forme la plus intense, peuvent avoir des vents atteignant 300 km/h.
Des phénomènes de plus en plus intenses
Avec le réchauffement climatique, les ouragans devraient encore gagner en intensité. « On a du mal à reproduire ces phénomènes dans nos modèles numériques, mais on peut prévoir un changement dans leurs ingrédients, notamment la température de surface de la mer, qui est le moteur thermodynamique des ouragans », détaille Fabio d’Andrea. Celle-ci a d’ailleurs déjà commencé à augmenter, ce qui donne plus d’énergie aux cyclones. En revanche, l’évolution des températures est sans effet sur la fréquence de ces épisodes.
Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec) a également mis en avant l’effet du réchauffement climatique sur la puissance des ouragans. Le réseau de scientifiques internationaux World Weather Attribution estime que « dans l’Atlantique Nord, les précipitations totales des ouragans Katrina, Irma, Maria, Harvey, Dorian et Florence ont toutes été rendues plus intenses (de 4%, 6%, 9%, 15%, 7,5% et 5%, respectivement) par le changement climatique ».