Des mécanismes qui s’enclenchent du fait même que l’on est pauvre et qui ont pour conséquence de le rester. Comprendre ce désespoir qui « détruit à la fois la volonté et la capacité d’investir »permettra peut-être de trouver les moyens de procurer ce « peu d’espoir » qui « permet aux gens de réaliser leur potentiel en tant qu’êtres humains, de réaliser ce qu’ils veulent pour eux-mêmes ».

J’ai choisi de parler de la relation entre espoir et pauvreté, du rôle que l’espoir peut jouer comme outil de lutte contre la pauvreté. Le manque d’espoir peut jouer un rôle dans la persistance de la pauvreté et en particulier dans la possibilité qu’ont les gens d’être enfermés dans ce qu’on appelle une trappe de pauvreté. Car ce qui est spécifique à la pauvreté, c’est que s’enclenchent des mécanismes qui vous y maintiennent. Une des règles du jeu de l’économie du développement est d’essayer de comprendre où sont ces mécanismes, de manière à trouver éventuellement, si c’est possible, sur quels leviers appuyer pour permettre d’ouvrir la trappe en question. Je vais aborder 3 mécanismes qui font que le manque d’espoir peut contribuer à maintenir les gens dans la pauvreté.

Le premier, c’est simplement de dire : quand vos perspectives sont mauvaises, vous pouvez prendre des décisions qui sont parfaitement rationnelles de votre point de vue mais qui, parce que les perspectives sont mauvaises, vont aggraver votre situation de pauvreté. Si vous aviez le même statut mais que, pour une raison ou pour une autre, on changeait vos perspectives, vous vous comporteriez différemment, de manière à nouveau complètement personnelle, et cela vous aiderait à sortir de cet état de pauvreté.

Le deuxième, c’est de réfléchir aux limites de notre rationalité, à la la capacité que nous avons d’analyser les problèmes de manière sereine et intelligente. Le manque d’espoir peut nous affecter directement, non seulement dans les décisions que nous prenons à tête reposée mais aussi dans  […]