À l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, l’association des Petits Frères des Pauvres publie son rapport annuel mardi 1er octobre. « Cette enquête indique que le taux de pauvreté des personnes âgées est en hausse depuis 2015 et qu’il concerne 11% des personnes âgées et jusqu’à 18% pour celles qui vivent seules. "En 2024, on estime à environ 2 millions les personnes de 60 ans et plus qui vivent sous le seuil de pauvreté (fixé à 1 216 euros pour une personne seule)", précise l’association dans un communiqué publié lundi 30 septembre. L’association rappelle que le minimum vieillesse, l’allocation destinée aux personnes âgées aux retraites les plus faibles, est fixé à 1012 euros, soit 200 euros de moins que le seuil de pauvreté.
Par ailleurs, le rapport révèle que 69% des personnes âgées pauvres ont été privées, au moins une fois, au cours des douze derniers mois de lien social, de chauffage, d’alimentation ou de santé. Le sentiment d’abandon au sein de la société est ressenti par 37% des personnes âgées pauvres et ce sentiment est plus caractérisé en milieu rural. Enfin, 58% des personnes âgées pauvres ne bénéficient d’aucune aide et s’estiment mal informées. Mais, seules 31% d’entre elles voudraient être accompagnées pour connaître leurs droits."Pouvons-nous accepter que les préoccupations des personnes âgées pauvres se concentrent sur les besoins vitaux, se loger, se nourrir, avec beaucoup de difficultés pour y parvenir et en oubliant les autres, se soigner, se divertir, maintenir le lien social ?", questionne Anne Géneau, présidente des Petits Frères des Pauvres, en préambule au rapport.
Cinq solutions pour les personnes âgées pauvres
Pour mettre un terme à la pauvreté des aînés, l’association Petits Frères des Pauvres propose cinq solutions. Dans un premier temps, elle préconise quatre actions pour le pouvoir d’achat : revaloriser le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté ; supprimer la récupération sur succession de l’Aspa, facteur de non-recours ; indexer les plafonds d’attribution de la Complémentaire Santé Solidaire avec participation financière sur le seuil de pauvreté ; améliorer la transition RSA / ASS / AAH vers la retraite pour éviter les ruptures de ressources.
Dans un deuxième temps, l’association recommande de renforcer l’accès aux droits avec sept préconisations parmi lesquelles : augmenter le nombre de bus France Services, améliorer la formation des agents à l’accueil des personnes âgées, mettre en place un numéro vert national "Allo mes droits sociaux" pour délivrer des informations sur les droits. Dans un troisième temps, les Petits Frères des Pauvres militent pour mieux vieillir à domicile. Ils préconisent notamment de mener un "Plan Marshall pour la rénovation des Résidences Autonomie".
Un appel à "une grande mobilisation citoyenne"
Le quatrième volet de solutions se concentre sur le fait de "redonner goût au dernier quart de la vie". Pour cela, l’association préconise d’instaurer un Pass activités pour les personnes âgées ou encore de lutter contre l’isolement géographique avec des tarifs de transports publics réduits ou gratuits pour les 65 ans et plus. Enfin, pour prévenir la pauvreté future, les Petits Frères des Pauvres veulent mettre en place, à 55 ans, un rendez-vous retraite et accès aux droits pour les assurés dont les estimations de retraite seraient inférieures au seuil de pauvreté. "Il est urgent que les acteurs publics, les autorités politiques et les citoyens agissent contre la pauvreté des personnes âgées", conclut l’association qui appelle à "une grande mobilisation citoyenne pour une vieillesse digne".