Éliminé, dimanche 12 juin, dès le premier tour des élections législatives, Éric Zemmour a décidé d’annuler ses interventions télévisées, indique Télérama. Le fondateur et dirigeant du parti d’extrême droite Reconquête! souhaitait s’implanter dans la 4e circonscription du Var. Mais il n’est arrivé qu’en troisième position, récoltant 23,3% des suffrages, derrière la candidate de la majorité présidentielle, Sereine Mauborgne (28,5%), et le candidat RN, Philippe Lottiaux (24,7%). “Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes”, a-t-il concédé dans un bref discours de défaite. 

Alors qu’il a connu une première défaite à la présidentielle en avril dernier (7,07% des voix), voilà qu’il essuie à nouveau un revers. Outre sa personne, c’est son parti qui en prend un coup. Car, rappelle Télérama, aucun de ses candidats n’est parvenu à passer le premier tour. Pourtant, ce n’est pas faute de ne pas avoir vu Éric Zemmour sur les écrans. Comme l’indique l’hebdomadaire culturel, il a bel et bien bénéficié d’une “frénésie médiatique”, galvanisé notamment par la chaîne d’info CNews (et de son “boss” Vincent Bolloré). 

La réalité des urnes

Les médias français ont contribué à rendre Zemmour célèbre avant de le rendre populaire”, analysait Britta Sandberg, directrice du bureau du journal allemand Der Spiegel à Paris, auprès d’Usbek & Rica. En octobre 2021, Acrimed expliquait déjà que les grands médias avaient propulsé Zemmour, alors candidat non déclaré, sur le devant de la scène. 

Aux trousses d’Éric Zemmour depuis deux décennies, les grands médias n’avaient encore jamais égalé la performance qu’ils ont livrée en septembre 2021”, écrivait ainsi l’observatoire des médias. Au cours du mois de septembre 2021 en effet, on dénombrait “4167 occurrences de ‘Zemmour’ dans la presse française (agences et déclinaisons en ligne des titres de presse comprises). Soit en moyenne 139 par jour.

Mais, finalement, l’ancien polémiste s’est heurté à la réalité des urnes, remarque Télérama. En dépit de ses “mensonges”, ses condamnations et du “racisme” de ses propos, écrit l’hebdomadaire, le phénomène Zemmour révèle, en creux, une société de l’information où celles et ceux qui crient le plus fort sont reines et roi. Or, malgré les désillusions de Zemmour, le Rassemblement national n’a de cesse de progresser. Si l’on entend moins Éric Zemmour, ses idées n’ont clairement pas disparu.