Quatre enquêtes et une convocation. Les plateformes internationales d’e-commerce que sont Shein, Temu, Wish et Aliexpress sont toutes visées par des enquêtes ouvertes par le parquet de Paris, qui a saisi l’Office des mineurs (OFMIN), lundi 3 novembre, comme le rapporte RMC. En cause, la mise en vente sur leurs sites respectifs de poupées à caractère pédopornographique, repérées et signalées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), deux jours plus tôt.
C’est à la suite de ces signalements que le parquet de Paris a décidé l’ouverture de quatre enquêtes visant les plateformes précitées, notamment pour « diffusion de message violent, pornographique, ou contraire à la dignité accessible à un mineur ». Une investigation plus précise encore cible spécifiquement Aliexpress et Shein pour « diffusion de l’image ou la représentation d’un mineur présentant un caractère pornographique », relève Libération.
« Nous prenons cette affaire très au sérieux. Les annonces de ce type vont à l’encontre de nos politiques et sont strictement interdites par nos règles », a réagi Aliexpress, assurant prendre « des mesures immédiates pour supprimer toute annonce signalée et identifiée ».
Shein convoqué devant les députés
Malgré la suppression de la totalité des annonces incriminées et le déréférencement temporaire de sa section « produits pour adulte », la plateforme chinoise Shein devra se rendre devant les députés « sous quinze jours », rapporte Le Monde. C’est le ministre de l’Économie, Roland Lescure, qui en a fait l’annonce lundi 3 novembre, menaçant de faire fermer le site si de nouvelles « poupées sexuelles d’apparence enfantine » devaient y être mises en vente. « Si ces comportements sont répétés, nous serons en droit, et je le demanderai, qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français », a-t-il ainsi appuyé aux micros de BFM TV et RMC.
Déjà sous le feu des critiques pour l’arrivée de Shein au BHV Paris le 5 novembre, le propriétaire du grand magasin de la capitale, Frédéric Merlin, a catégoriquement condamné la présence de tels produits sur le site de son nouveau partenaire. « La plateforme Shein a proposé à la vente des poupées à caractère sexuel. C’est indécent. C’est inacceptable », a-t-il lâché sur Instagram. Il réaffirme ensuite que les produits qui seront vendus dans la boutique physique parisienne auront été conçus par Shein spécifiquement pour le BHV Paris, et qu’« aucun produit issu de la ‘marketplace’ internationale de Shein n’est concerné ».

