Huit syndicats de la fonction publique sont sur le pont, mardi 19 mars. Ils appellent les 5,7 millions d’agents à faire grève, chiffre franceinfo. Annoncée depuis le 24 février, cette journée de mobilisation vise, notamment, à obtenir de meilleurs salaires dans la fonction publique d’État, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière. Si un cortège national s’élancera dans les rues de Paris, des rassemblements sont également annoncés dans d’autres départements.
L’intersyndicale entend mobiliser un maximum de fonctionnaires pour obtenir une hausse des salaires. Dans un communiqué, les organisations parlent sans détour de “l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique, dans un contexte d’inflation encore soutenue”. Pour elles, des négociations doivent s’ouvrir pour discuter de l’amélioration des carrières, en général, et de la revalorisation du point d’indice, plus particulièrement.
“La réduction des effectifs par classe”
Le mouvement vise aussi à dénoncer la baisse du financement des services publics par l’État, qui compte économiser 10 milliards d’euros supplémentaires. “Les fonctionnaires et agents publics exercent leurs missions dans des conditions en perpétuelle dégradation”, a écrit Christian Grolier, secrétaire général de la Fédération générale des fonctionnaires de FO, au Premier ministre.
Les personnels éducatifs tiennent un discours similaire. Dans le secondaire, le Snes-FSU réclame une hausse de 10 % des salaires, “la réduction des effectifs par classe” et “l’abandon du choc des savoirs” voulu par Gabriel Attal, liste un communiqué. Un dernier point qui englobe la mise en place de groupes de niveau au collège dès la rentrée.
Un mouvement susceptible de durer
Pour d’autres syndicats, la journée du 19 mars est le point de départ d’un mouvement qui pourra être poursuivi dans les prochains mois. Eux contestent, notamment, la mise à contribution des fonctionnaires durant les Jeux olympiques, sans contreparties suffisantes. Dans ce cadre, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a annoncé le 7 mars dernier que le syndicat allait déposer en avril des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique, pour toute la période des JO de Paris. Une annonce reprise par FO qui a annoncé un préavis encore plus long puisqu’il court du 19 mars au 8 septembre, date de clôture des Jeux paralympiques.
Avant cette journée de grève, le gouvernement a essayé de déminer le terrain. Pour satisfaire les syndicats, Stanislas Guerini, le ministre de la Fonction publique, a promis, samedi 16 mars, “des primes de 500, 1 000, 1 500 euros pour tous les agents de la fonction publique qui seront sur le terrain” pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Il a aussi assuré que 10 000 chèques emploi-service universels allaient être attribués aux fonctionnaires mobilisés, afin de simplifier la garde de leurs enfants. La participation devrait être de 200 euros par enfant et de 350 euros par enfant pour les familles monoparentales.
Une mauvaise préparation des questions sociales
Mais, pour le moment, ces annonces sont jugées insuffisantes. Solidaires-FP réclame, par exemple, sur X (ex-Twitter), un “même niveau de primes pour tous les agents concernés et [un] alignement par le haut à 1 900 euros”. Une somme équivalente au montant promis aux policiers et aux gendarmes mobilisés. De son côté, Sophie Binet a estimé sur France Inter que le gouvernement n’avait pas préparé les questions sociales inhérentes au JO. “Nous avons eu des premières réponses, mais le compte n’y est pas du tout”, a précisé la responsable. Face à ces attentes, Stanislas Guerini continue d’écarter une hausse générale du salaire des fonctionnaires en 2024.