Depuis le 1er avril 2020, les industriels doivent indiquer l’origine de l’ingrédient principal d’un produit alimentaire. La mention géographique sur l’emballage doit être claire. Certaines étiquettes ne laissent planer aucun doute, quand d’autres sont plus floues. Pourtant, ceux-ci sont apposés sur une multitude de produits fabriqués en France. Or, comme le souligne Le Parisien, l’obtention du label “Origine France” est bien plus complexe que ça. Pour y prétendre, l’ingrédient dit “primaire” doit représenter au moins 50 % de la composition de l’aliment ou être naturellement associé par le consommateur au produit fini. C’est le cas, par exemple, de la farine dans un gâteau ou de la tomate dans une sauce bolognaise.
Un produit, même fabriqué en France, qui ne répond pas à ces obligations n’a pas le droit d’arborer un logo laissant croire qu’il est d’origine française. Pour mettre un terme aux dérives, Bercy et la répression des fraudes ont annoncé une intensification des contrôles. Quelque 10 000 en un an ont été annoncés. En 2022 et 2023, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui veille au grain depuis plusieurs années, a contrôlé 10 000 établissements. Et ce, dans tous les secteurs alimentaires. Les anomalies relevées ont entraîné 1 200 sanctions.
Des enquêtes parfois très longues
Pour en finir avec les pratiques trompeuses, la DGCCRF pourra continuer de s’appuyer sur la loi Egalim de 2021. Mais sa tâche risque d’être longue. En effet, “pour contrôler une cagette de choux-fleurs, il suffit de regarder l’étiquette, de demander le bon de livraison. Mais si on s’attaque à d’autres produits transformés, il faut analyser la comptabilité de l’entreprise, retrouver les quantités achetées, l’utilisation qui en a été faite. Ce sont des contrôles qui peuvent durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois”, confirme David Sironneau, cosecrétaire général du syndicat Solidaires.
Ainsi, il avait fallu deux ans à la DGCCRF pour mettre au jour une fraude concernant des tonnes de kiwis. En 2018, elle avait finalement sanctionné sept entreprises qui vendaient des kiwis italiens en les faisant passer pour des fruits français.